Laurent Mucchielli (*), sociologue, directeur de recherche au CNRS, spécialisé dans la délinquance et des politiques de sécurité. Il met à mal la promesse de sécurité liée à la vidéoprotection.
D’après les statistiques du Ministère de la justice, le niveau de la densité carcérale a sans doute le mois dernier été rarement atteint en France. L’hexagone figure parmi les mauvais élèves européens en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon le Conseil de l’Europe.
Sur la base de l’examen de procédures judiciaires et de conduite d’entretiens, les résultats de l’étude montrent que l’objectif d’ « éviction d’indésirables » de l’espace public, pour reprendre l’expression utilisée par l’institution policière, cible une population précise : des jeunes hommes précaires issus de l’immigration post coloniale, principalement subsaharienne, occupant collectivement l’espace public à proximité immédiate de leur domicile.
Les ministres de l’Intérieur successifs achètent la paix sociale et investissent pour leurs futures présidentielles en arrosant les syndicats de police avec l’argent public. Voilà la lecture politique que l’on peut faire d’un chapitre passé assez inaperçu d’un rapport de la Cour des comptes paru mardi 25 mars. Rapport qui révèle les relations de soumission des ministres macroniens de l’Intérieur vis-à-vis des syndicats de police.
Le journal Le Monde exposait ce chiffre vertigineux en 2021 : la France compte près d’un demi-million d’agents de contrôle et de répression. « En additionnant les 30.000 policiers municipaux aux 150.000 fonctionnaires de la police nationale et aux 170.000 employés des sociétés privées de sécurité, l’État pourrait disposer d’environ 350.000 membres des forces de maintien de l’ordre et de sécurité intérieure, sans compter les 99.000 militaires de la gendarmerie nationale. […] L’État pourrait avoir à sa disposition répressive, au quotidien, pas loin d’un demi-million d’agents du maintien de l’ordre et de la sécurité intérieure, soit un potentiel ratio d’environ un fonctionnaire des forces intérieures pour 150 habitants (contre un pour 281 en 2018), la France devenant le premier pays sécuritaire de l’Union Européenne ».
« Cette impunité est organisée, dénonce Lucas Levy-Lajeunesse. La hiérarchie tolère le fait que les policiers ne portent pas leur Rio (numéro d’identification, pourtant obligatoire), mais portent des cagoules, ce qui interdit et qui empêche de les identifier, en plus des tous les effets d’intimidation que ça peut produire. Les policiers affichent ostensiblement le fait qu’ils ne respectent pas la loi. Ils le font aussi en allant manifester, toutes sirènes hurlantes et en uniforme. Très clairement, ils affichent une puissance supra légale. »
Le professeur de philosophie révèle comment, par sa violence et sa stratégie de la peur, la BRAV-M cherche à criminaliser la contestation, envoyant un message clair : la politique est l’apanage des puissants. Un plaidoyer pour la défense du droit de manifester et un rappel essentiel du rôle de l’espace public en démocratie. En 2019, face à la gronde des Gilets jaunes, une brigade surgit à Paris : la DAR devenue la BRAV-M, Brigade de répression de l’action violente motorisée. Des duos de policiers à moto, héritiers des « voltigeurs » responsables de la mort de Malik Oussekine en 1986. Voici leur histoire.
La police s’affiche toujours et encore dans la presse locale : Contre Attaque vous propose une série d’articles pour mieux comprendre les enjeux qui se cachent derrière le journalisme de préfecture. Après avoir décrypté des reportages policiers récents, mis en lumière leurs auteurs et développé le concept de contre-insurrection, ce dernier épisode s’interroge : y a-t-il de bons policiers ?
La police s’affiche toujours et encore dans la presse locale : Contre Attaque vous propose une série d’articles pour mieux comprendre les enjeux qui se cachent derrière le journalisme de préfecture. Après avoir décrypté des reportages policiers récents et mis en lumière leurs auteurs, le troisième épisode s’intéresse au concept de contre-insurrection.
La police s’affiche toujours et encore dans la presse locale : Contre Attaque vous propose une série d’articles pour mieux comprendre les enjeux qui se cachent derrière le journalisme de préfecture. Après l’analyse de reportages policiers récents, le deuxième épisode de notre série s’intéresse aux « journalistes » derrière la propagande : trois profils différents de chiens de garde.
La police s’affiche toujours et encore dans la presse locale : Contre Attaque vous propose une série d’articles pour mieux comprendre les enjeux qui se cachent derrière le journalisme de préfecture. Premier épisode aujourd’hui avec des exemples récents de reportages policiers dont le groupe Ouest-France a le secret.
La Cour des comptes a rendu à Bruno Retailleau la version provisoire de son rapport consacré au « dialogue social dans la police nationale ». Un document plutôt gênant tant pour les syndicats de poulets que pour les ministres qui se sont succédé place Beauvau. D’après les magistrats, le copinage entre l’administration policière et les organisations syndicales aurait coûté 54 millions d’euros par an à l’État.
Le 31 juillet 2023, à Isbergues (Pas-de-Calais), Pascal Martel a été abattu par un gendarme alors qu’il était en grande souffrance psychologique. Ce dernier lui a tiré une balle dans la jambe et une autre dans le ventre. Dans cette affaire, de nombreux éléments entretiennent le malaise, tant au niveau de l’accompagnement social et médical, que dans sa gestion par les pouvoirs publics et la gendarmerie.
Manifestation contre la réforme des retraites, mobilisation contre les mégabassines, révoltes suite à la mort de Nahel Merzouk à Nanterre… 2023 aura été une année de luttes particulièrement intenses. Mais qui dit luttes, dit aussi répression.
Cinq ans après la condamnation historique de la France par la Cour européenne des droits de l’homme concernant les traitements inhumains et dégradants en prison, la situation carcérale continue de se détériorer.
[ C H R O N I Q U E D E L ’ A R B I T R A I R E ] Etat macroniste = Etat délinquant Journaliste poursuivie et mise en cause du secret des sources Gino antifa albanais menacé d’extradition en Hongrie Un tribunal apolitique ? Deux morts entre les mains de la police Le major CRS sera jugé Zineb Redouane Que fait la police après le service ? Kai Terada réintégré… un autre prof militant viré de son poste Le RSA conditionné ou comment écraser les plus pauvres Martinique : le « R » condamné
[A G I R] « Les armements du maintien de l’ordre » Désarmons-les vient de publier la 3ème édition de sa brochure
Virginie Gautron est maîtresse de conférence en droit privé et sciences criminelles à l’université de Nantes et Thomas Léonard, chercheur en sciences politiques et en sociologie à l’École nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse. Au fil de leurs travaux, tous deux se sont penchés sur le système des comparutions immédiates. Interview croisée.
Cela fait désormais plus de 3 mois que Louna, meuf trans anarchiste en lutte contre l’A69, est maintenue en détention provisoire au sein de la maison d’arrêt pour hommes de Tarbes, à l’isolement. Malgré cet enfermement qui commence à durer et les conditions d’une incarcération à l’isolement, elle garde le moral, et nous on garde la rage de la savoir enfermée. Louna est accusée d’avoir incendié un engin de chantier destiné à la construction de l’A69, projet d’autoroute aussi bien inutile que mortifère, entre Castres et Toulouse. Les demandes de libération, notamment sous contrôle judiciaire ou bracelet électronique, ont été refusées à ce jour.
Pour juger un prévenu lors d’une comparution immédiate, encore faut-il comprendre son quotidien. C’est le métier des enquêteurs sociaux dont le rythme de travail fonctionne lui aussi à flux tendu. Rencontre avec François Roques, directeur général de l’Association pour le contrôle judiciaire d’Essonne au tribunal judiciaire d’Évry (91).
Le président Macron pourra à présent accrocher cette distinction à sa boutonnière. Jamais le nombre de personnes mortes entre les mains de la police n’avait été aussi élevé en une seule année : 55 morts, soit plus d’un par semaine, selon le décompte réalisé par Désarmons-les et le site Anti.média. Le précédent record date de 2021 (52 morts), alors que le cap des 40 morts, presque jamais atteint auparavant, a été dépassé en 2022 (42) et 2023 (43). Ce chiffre de 55 morts par an, constaté dans des articles de presse, sous réserve d’autres cas passés sous les radars, est le plus haut jamais observé depuis au moins 57 ans.
Derrière [des] achats faramineux d’armes destinées à terroriser et blesser la population, il y a des fonctionnaires et des intermédiaires. Et justement, Médiapart vient de dévoiler qu’une enquête judiciaire du Parquet national financier (PNF) vise ce service du Ministère de l’Intérieur, pour des soupçons de corruption, notamment au cours de l’année 2022.
La densité carcérale globale était de 129,5 % au 1ᵉʳ décembre. Elle dépasse 200 % dans une quinzaine d’établissements et contraint plus de 4 000 détenus à dormir sur des matelas posés au sol.
Quand le risque suicidaire est jugé important, l’administration pénitentiaire déploie des mesures d’urgence visant à empêcher le passage à l’acte. Mais ces mesures ne s’accompagnent pas toujours d’une prise en charge médico-sociale adaptée : elles s’apparentent alors à des outils de gestion des incidents, protégeant l’administration davantage que les personnes détenues.
Le 29 juin 2024 à Bobigny, Amar Slimani un algérien de 32 ans est abattu dans son sommeil par un policier hors service. 6 balles, à bout portant touchent son dos, sa poitrine et sa tête. Pourtant aucun gros titre dans la presse ou à la télévision. Juste deux mots « sdf » , « squatteur ». Blast a rencontré sa famille et son avocat pour raconter l’homme qu’était Amar Slimani.
« C’est une nouvelle brique pour conforter l’action de la police municipale », présente d’emblée Nathalie Appéré, la maire de Rennes. Vendredi 13 décembre, elle était aux côtés des représentants de la police municipale pour dévoiler le premier poste mobile de proximité de la capitale bretonne. Concrètement, ce véhicule est une camionnette électrique aménagée, pour un coût de 180 000 euros, avec deux bureaux à l’intérieur.
Alors que les centres de rétention administrative (CRA) sont progressivement devenus une continuité de la prison (en 2023 : 25 % des personnes placées en CRA sortaient de taule) l’assignation à résidence se développe de manière exponentielle pour garder les personnes aux mains de l’administration.
L’Inspection générale de la police nationale a publié son dernier rapport. Au menu, beaucoup de design et de com’, et cette info discrète : l’an dernier, en plein pic de violences policières, le pôle Enquêtes de l’IGPN a perdu 20% de ses agents.
Nous diffusons des extraits d’interventions d’historiens et de sociologues de la police, des clips sonores qui nous racontent comment ça se passait il y a un siècle sous le règne du préfet Louis Lépine, et enfin une séquence consacrée au site internet Anti.média qui propose une revue de presse sur les violences d’État aujourd’hui.
Une analyse de l’enquête préliminaire dans l’ « Affaire du 8 Décembre », diligentée par le Parquet National Antiterroriste et menée par la DGSI. Le document que vous avez entre les mains n’est pas un résumé ni une analyse politique de l’opération antiterroriste du 8 décembre 2020. Ce document décrit les faits et gestes des acteurs répressifs, que ce soit les flics ou les magistrats. Nous souhaitons rendre intelligible et publique leurs méthodes de travail pour apprendre à s’en protéger.
« TOUT LE TRIBUNAL A ENVIE DE TE VIOLER » : VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES DANS L’INSTITUTION JUDICIAIRE : ENQUÊTE CHOC DU SYNDICAT DE LA MAGISTRATURE
Entre 2020 et 2022, au moins 488 personnes sont décédées en garde à vue ou lors d’interventions policières dans les 13 pays de l’UE qui ont publié ou nous ont fourni des données. La France présente les chiffres les plus élevés : entre 2020 et 2022, le pays a enregistré 107 décès en garde à vue ou lors d’interventions policières. Viennent ensuite l’Irlande, l’Espagne et l’Allemagne, qui comptent respectivement 71, 66 et 60 décès.
Gaza le laboratoire du monde > [ C H R O N I Q U E D E L ’ A R B I T R A I R E ] CRA : prisons pour sans-papiers Contre la violence managériale à l’encontre des profs militants Lutte antiraciste à Paris Musées Les flics en procès : l’exception et la règle Une aiguille dans une botte de foin Les CRS pour protéger les patrons > [ A G I R ] Babacar Gueye Procès des inculpé·e·s de la Saint-Sylvestre « Sortez Couvert.e.s » – conseils pratiques Georges Ibrahim Abdallah bientôt libre ? « Montreuil !Montreuil ! Reloge moi ! »
La Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, publie ce mercredi 27 novembre trois rapports accablants sur les conditions de détention dans les îles de l’océan Indien.
Entre les drones, les logiciels prédictifs, la vidéosurveillance algorithmique, ou encore la reconnaissance faciale : le recours aux dernières technologies de contrôle se banalise au sein de la police française. Loin de juguler la criminalité, selon lui, toutes ces innovations contribueraient en réalité à amplifier la violence d’État. De l’industrie de la sécurité aux arcanes du ministère de l’Intérieur, de la CNIL au véhicule de l’officier en patrouille, son dernier livre, Technopolice, retrace les liens qu’entretient l’hégémonie techno-solutionniste avec ce qu’il qualifie de dérive autoritaire en cours.
Le montant des dépenses de sécurité, tel que celles-ci avait pu être prévues par les pouvoirs publics, n’est pas connu et n’a jamais été communiqué. Bruno Belin précise que « l’essentiel des crédits a en réalité été payé en 2024 », et que l’ampleur de la note à acquitter cette année n’avait pas forcément été anticipée à la hauteur de ce qu’elle aura été, conduisant « les deux forces à réduire certains [autres] postes de dépense ». Le paiement des loyers de la gendarmerie, par exemple, a ainsi été reporté.
Surpopulation, refus de soins, fouilles intégrales abusives : la défenseure des droits dresse « un constat alarmant » et alerte les pouvoirs publics sur « les atteintes aux droits graves et répétées » subies par les détenus, dans un communiqué publié ce jeudi. L’autorité administrative indépendante, chargée de veiller « au respect des droits et libertés », selon la Constitution, se dit « de plus en plus saisie » par des détenus. Ses 150 délégués présents dans les prisons françaises ont traité 7 878 dossiers en 2023.
Interrogés par le Comité des droits de l’Homme de l’ONU sur la hausse du nombre de décès consécutifs à l’intervention de la police, les représentants de l’Etat français sont passés à côté du sujet.
Un an après les révélations de Disclose sur l’usage illégal de Briefcam, un logiciel de surveillance israélien équipé d’une fonctionnalité de reconnaissance faciale, et douze mois après la promesse d’une « enquête administrative indépendante » par l’alors ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le précieux rapport a enfin été dévoilé le 28 octobre.
Le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record au 1er octobre, avec 79 631 personnes incarcérées contre 78 969 le mois précédent, selon des chiffres du ministère de la Justice consultés mercredi par l’AFP. En un an, ce sont près de 5 300 personnes supplémentaires qui ont été incarcérées dans les prisons françaises, malgré la surpopulation chronique.
Un rapport du ministère de l’intérieur publié en catimini, lundi 28 octobre, confirme les révélations de Disclose sur l’utilisation illégale par la police et la gendarmerie du logiciel Briefcam, entre 2015 et 2023. Cet outil qui permet la reconnaissance faciale a été désactivé juste après notre enquête. Une décision qui met fin, au moins temporairement, à l’une des plus graves atteintes à la vie privée en France ces dernières années.
Il y a dix ans, la mort de Rémi Fraisse à Sivens a bouleversé les luttes écologiques en France. Cet événement a été un moment charnière de ma vie. J’ai rapidement abandonné mes études pour me lancer dans la photographie des luttes. Dix ans plus tard, à Politis, je continue de couvrir les manifestations et le sujet des violences policières.
Lorsqu’on évoque des violences au sein de ce milieux, chacun pense naturellement aux détenus. Dans l’imaginaire carcéral, la violence n’émanerait que d’eux. Rarement de ceux qui les encadrent ou alors seulement dans le cadre d’une légitime défense. Et pourtant de nombreuses femmes qui travaillent dans les prisons françaises déclarent se sentir plus en sécurité avec les détenus qu’avec leur propre collègue. Viols, agressions, harcèlements sexuels. Une dizaine de femmes, surveillantes pénitentiaires, agent administratif, assistantes sociale ou conseillères d’insertion et de probation nous ont confié leur témoignage, leur histoire. Toutes racontent une mécanique infernale, une atmosphère de travail machiste et hyper sexualisée au sein de laquelle elles ne sont pas protégées. Une partie d’entre elle a accepté de témoigner face caméra dans l’espoir de faire changer les choses.
Le sociologue et militant de La Quadrature du Net, Félix Tréguer, publie « Technopolice », un livre qui analyse les dispositifs de surveillance urbains actuels et les replace dans une histoire des technologies policières de rationalisation et de contrôle des villes et de leurs habitants.
Texte du RISI (Riposte Insurrectionnelle Si Incarcération) pour un soutien actif aux révoltes des prisonnier.es. Un phénomène global d’insurrection des prisonnier-es s’est intensifié ces derniers mois à travers le monde. Des mutineries des prisonniers kanak aux attaques de postes de police, en passant par la prise d’assaut de la prison de Narsingdi au Bangladesh, qui a permis l’évasion de 800 détenu-es, ou encore les soulèvements dans les prisons italiennes face à la canicule, l’évasion d’un détenu du CRA de Marseille jusqu’aux récentes mutineries dans les prisons en Martinique …
Les conditions de détention dans les prisons françaises sont « de pire en pire », s’indigne jeudi 3 octobre sur franceinfo Dominique Simonnot. La contrôleure générale des lieux de privation de liberté publie un rapport qui montre que les recours contre les conditions indignes de détention restent « limités et faiblement mobilisés » par les prisonniers malgré un nombre record de détenus dans les prisons françaises.
Félix Tréguer, chercheur au CNRS, s’inquiète de la décision de généralisation de cette technologie par le gouvernement Barnier, au départ prévu pour les seuls JO 2024.
En dépit de l’acharnement des autorités à masquer l’ampleur du contentieux entre la population et sa police, les chiffres démontrent que la part des auteurs « non identifiés » dans les enquêtes ouvertes par la justice pénale ne cesse de croître. Une rupture a eu lieu sous Macron.
Le jeu de bonneteau est un jeu de dupes. Vous avez le bonneteur, le meneur de jeu. Deux cartes noires et une rouge sont posées sur un carton dans la rue, sont mélangées et le gagnant doit retrouver la rouge. Le chef est entouré de complices, « les barons », qui jouent les faux gagnants et les embrouilleurs. Les badauds, entraînés dans le jeu, sont inévitablement dépouillés. La vision du joueur est faussée par la vitesse de mouvement des cartes, il est irrémédiablement condamné à l’échec. Ça vous parait exotique ? Détrompez-vous, nous y sommes tous dedans. Comme avant la crise, les crimes policiers et la justice à la solde continuent à sévir. Dans les extrémités de l’empire colonial les affaires continuent. À Mayotte, les expulsions barbares sont à l’œuvre, en Kanaky deux morts s’ajoutent aux 9 autres tués, en Martinique les CRS débarquent et déjà un jeune est blessé par balles. En Métropole, l’entrée du Bonneteur se prépare.
Prune Missoffe, responsable analyses et plaidoyer à l’Observatoire international des prisons (OIP), dénonce une surincarcération. Selon elle, c’est la raison principale qui a engendré cette situation de surpopulation dans les prisons. Elle nous explique.
En France, seules 2% des victimes de violences sexuelles portent plainte. Quand elles le font, c’est un véritable parcours du combattant. Arrivées jusqu’au procès, les questions et remarques sexistes traumatisent de nouveau certaines victimes.
100 morts sous les balles de la police n’auront entraîné qu’un rapport parlementaire de mauvaise foi et une jurisprudence floue. La famille de Luis Bico, tué par la police en août 2017, vient de saisir la Cour européenne. Flagrant déni s’adresse à l’ONU pour dénoncer une inertie française inconséquente et criminelle.
Théo Luhaka, Cédric Chouviat, Michel Zecler, Geneviève Legay, Nahel, Hedi, et bien d’autres… Depuis 10 ans, la multiplication de ces affaires ont porté dans le débat public la problématique systémique des violences policières. Ces affaires là ont prouvé l’importance de l’existence de preuves vidéos pour obtenir justice et contrefaire des tentatives de maquillage. Sans ces images, ces affaires auraient-elles été autant médiatisé ? Des enquêtes auraient-elles été ouverte ? Auraient-elles abouties à des poursuites contre les policiers concernés ? Dans ce focus de Blast, Vincent Brengarth, avocat pénaliste au barreau de Paris et auteur du livre « À armes inégales, face au juge le policer est-il un citoyen comme les autres ? » (éditions Dialogue), revient sur les mécanismes à l’œuvre au sein de l’institution policière et judiciaire qui rendent possible de tels actes et une telle impunité.
«Je l’affirme haut et fort, la France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance». Ce sont les accusations très fortes tenues par la veuve d’Eric Comyn, un gendarme décédé lundi 26 août dans l’exercice de ses fonctions … Toute vie est irremplaçable, l’immense souffrance de la femme du défunt est évidemment compréhensible. Ce qui l’est moins, c’est l’instrumentalisation de la mort de ce gendarme et la cascade de propos à la fois mensongers et dangereux qui en découlent. Pour y répondre, quelques faits qui ne seront pas diffusés dans les médias dominants.
L’IGPN ne cesse d’affirmer qu’elle ne traite que 10 % des enquêtes ouvertes après des violences policières. Mais où passent les autres ? Souvent, elles échouent entre les mains des « cellules déontologie » : concentrés sur les affaires les moins visibles, ces services se révèlent partiaux et inefficaces.
Ils sont souriants et nous protègent. Certains d’entre eux dansent même avec les passants ou font du skate. Tout au long des JO, les grands médias ont relayé, sans recul, la communication de la police. Au point de faire oublier les affaires qui contredisent le narratif d’une prétendue communion entre police et population.
Il y a 83 ans jour pour jour, la Police Nationale naissait sous le Régime de Vichy, par un décret du Maréchal Pétain. Jusqu’ici, il n’y avait pas de force de police unifiée en France, mais des polices municipales. La Direction Générale de la Police Française est créée et rattachée au Ministère de l’Intérieur. … Plus de 80 ans après la création de l’institution par les collaborationnistes, les leçons de l’histoire ont-elles été tirées ?
Les Jeux de Paris ne laisseront pas que des médailles en héritage. Profitant de la trêve institutionnelle décrétée par Emmanuel Macron, le ministre démissionnaire Gérald Darmanin est resté mobilisé pour vendre ses mérites et la vidéoprotection. Si l’attention s’est focalisée sur la moisson des athlètes, la France expérimentait un nouveau joujou : les caméras algorithmiques. Automatisées grâce à l’intelligence artificielle, elles sont réputées détecter les comportements suspects. Certains comme Éric Ciotti ou Christian Estrosi veulent aller plus loin et imposer la reconnaissance faciale. Légalisée il y a une trentaine d’années, malgré́ son coût exorbitant pour les finances publiques, la vidéosurveillance n’a jamais démontré́ son efficacité́. Enquête sur une obsession doublée d’un fiasco.
Flagrant Déni livre un dossier sur le silence qui entoure les homicides policiers. A partir de différentes affaires, il explore les différents mécanismes par lesquels policiers, procureurs et journalistes concourent à priver les victimes du droit à la vérité.
Héroïsation de la figure policière, glorification de l’action violente, occultation des principes élémentaires de l’état de Droit, le phénomène dépasse le folklore. Pour Au Poste, historiens et chercheurs sur la police le décortiquent.
Au printemps, la Cour de cassation a jugé que les policiers peuvent tirer même en dehors de la légitime défense. Dans la foulée, l’Assemblée nationale a esquissé un geste en faveur de la modification de l’article L435-1 du Code de sécurité intérieure… Juste avant d’être dissoute. Tout reste à faire.
Alors que les Jeux-Olympiques arrivent à grand pas, le projet sécuritaire du gouvernement se fait de plus en plus violent. Assignation à résidence, peine de prison et déploiement policier historique, tous les moyens sont utilisés pour réprimer et quadriller les quartiers d’Ile-de-France.
Canicules, dégradation des bâtiments et même risque de submersion… Les prisons françaises sont particulièrement vulnérables au changement climatique, dénonce Notre Affaire à tous, dans un rapport publié jeudi 11 juillet. « Le changement climatique redessine une carte des prisons en fonction de leur exposition aux risques climatiques qui doit nous alerter », alerte l’association. Notre Affaire à tous, qui dresse son constat sur la base de données publiques, estime qu’« aucune des 188 prisons françaises n’échappe aux risques climatiques et environnementaux ».
Sous Macron, la police a tué deux fois plus que sous Sarkozy, et tiré cinq fois plus au LBD sur la population. Macron ne cesse de jouer au rempart contre « les extrêmes ». Pourtant, ces chiffres montrent l’extrême violence d’une politique policière assumée.
Mais comme sur les autres sujets, le RN est techniquement faible, même si en 2022 Marine Le Pen proclamait vouloir faire de la sécurité « partout et pour tous une priorité du quinquennat ». Elle n’avançait pour cela qu’une mesure emblématique, déjà présente dans son programme de 2012 et 2017, et dans celui de Jean-Marie Le Pen en 2007 : l’instauration d’une « présomption de légitime défense », propre aux policiers et gendarmes.
Le collectif Le Revers de la médaille, qui regroupe une centaine d’associations accompagnant les plus précaires, publie un rapport qui documente la manière dont Paris et sa région traitent les sans-abri avant les JO. On constate une hausse des expulsions ou des évacuations de lieux de vie informels.
L’extrême droite est elle « surreprésentée » au sein de la police et de la gendarmerie ? Le Rassemblement national choisit en tout cas de s’adresser directement à cette part de l’électorat avec la publication, dimanche 2 juin, d’un visuel de campagne par le Rassemblement National. On y voit un gendarme en uniforme et gilet pare-balles, de dos avec le message : « Je suis gendarme, le 9 juin, je vote Bardella! » Le sociologue Sébastian Roché revient sur le positonnement du RN et sur la place de l’extrême droite au sein de l’extrême droite.
En effet, ces dispositions pourraient avoir pour conséquence de soumettre des associations d’intérêt public œuvrant pour l’intérêt collectif à des obligations de déclaration des subventions de fondations étrangères, renforçant ainsi les possibilités de contrôle gouvernemental. Par ailleurs, dans une logique constante de solutionnisme technologique, le texte promeut l’extension d’une technique de renseignement dite de l’algorithme de détection ou « boîte noire de renseignement ». (…) L’actualité vient confirmer nos craintes et l’on ne compte plus les usages particulièrement préoccupants de cette notion : désignation « d’écoterroristes » pour des actions sans atteinte aux personnes, multiples poursuites pour « apologie du terrorisme », pour des demandes de cessez-le-feu et des propos liés à l’autodétermination du peuple palestinien, condamnations pour une préparation de projet terroriste sans qu’un projet n’ait pu être établi par l’accusation.
Au terme de six mois de travaux, les députés Thomas Rudigoz (Renaissance) et Roger Vicot (PS) refusent de faire le lien entre l’augmentation du nombre de tirs policiers sur des véhicules lors de « refus d’obtempérer », réels ou supposés, et l’assouplissement du cadre légal voté en 2017.
Avec leurs visages cagoulés, leurs tatouages nazis et leurs t-shirts aux messages suprémacistes, une large partie des militants réunis ce 11 mai cochaient pourtant les cases des motifs initialement brandis par le préfet pour justifier l’interdiction : « dissimulation illicite de visage », ou encore risque de « propos nationalistes appelant à la haine et à la discrimination ». « On peut reprocher aux forces de l’ordre l’absence d’interpellations, ne serait-ce que pour dissimulation du visage, c’est un délit et ils le constatent toutes les semaines avec les black blocs », estime Serge Slama.
Le 11 avril dernier, la police des stupéfiants à Marseille a été perquisitionnée par la police des polices, pour des soupçons de corruption. Depuis le début de l’année, les affaires se multiplient. À Rouen (Seine-Maritime), un policier a, par exemple, été condamné pour services rendus aux dealers.
Durant six semaines, l’Observatoire toulousain des pratiques policières a observé la manière dont les forces de l’ordre géraient la mobilisation locale. Bilan : une militarisation disproportionnée, des entraves répétées à la liberté d’information et une stratégie du « pourrissement ».
Le meurtre de Nahel a replacé sur le devant de la scène les conditions dans lesquelles les policiers peuvent aujourd’hui faire usage de leurs armes. A travers une série d’enquêtes et de témoignages, Flagrant déni révèle l’opacité, le flou et la dangerosité des instructions relatives à l’usage de ces armes. Au cœur des controverses, l’article L435-1 du Code de sécurité intérieure. Une seule solution : son abolition.
Surveiller, filmer, photographier des visages et des plaques d’immatriculation, faire des contrôles d’identité, lister des numéros de téléphone et des contacts, prendre des empreintes digitales et ADN, etc… Le système policier accumule des montagnes de données sur nos vies, nos identités et nos activités. Ces datas font exploser de très nombreux fichiers de police, connus ou inconnus, légaux ou illégaux, secrets ou accessibles, qui sont complétés/alimentés par les nombreux fichiers détenus par les administrations et les banques (relevés bancaires, impôts, CAF, France Travail, permis de conduire, carte d’identité et passeport…).
« En ce moment, l’inflation carcérale est uniquement liée aux durées de détention plus longues, explique Annie Kensey. Sur les deux dernières années, le nombre de condamnés à moins de six mois diminue, mais tout le reste augmente, notamment les condamnations à des peines d’un à deux ans. » « Les juges prononcent des peines plus longues pour être sûrs que la personne ira en prison. »
Théo, à Aulnay-sous-Bois, et Alexandre, à Drancy, ne sont pas les seuls à avoir reçu des coups inappropriés de bâton de défense policier. Ils occasionnent des blessures que les victimes ne signalent pas toujours mais que dénoncent des ONG comme Amnesty International dans de nombreux régimes autoritaires… et en France.
L’Observatoire international des prisons (OIP) plaide pour la lutte contre la surpopulation et milite pour une transformation des orientations en matière de politique pénale. Entretien avec Prune Missoffe, responsable du plaidoyer à l’OIP.
« Recours à une force abusive, ainsi qu’à des pratiques de maintien de l’ordre discriminatoires ». L’ONG Amnesty International, qui lutte pour le respect des droits de l’Homme dans le monde, alerte, dans son rapport annuel publié ce mercredi sur certaines pratiques menées en France en 2023.
La France n’a jamais compté autant de détenus dans ses prisons. Le taux de suicide y est sept fois plus élevé qu’à l’extérieur et les troubles psychiatriques s’y aggravent. La France est pourtant régulièrement condamnée par les instances européennes.
Dans « Brique par brique, mur par mur », trois chercheurs tentent la première histoire de l’abolitionnisme pénal, qui place la critique radicale de la prison, de la justice et de la police au cœur de ses analyses. Une tradition militante et politique riche. Y compris en Europe.
« Il y a un décalage évident entre le fait de vider les rues maintenant, et le fait que les JO ne sont que dans plusieurs mois », avance ainsi Elisa Koubi, coordinatrice du Syndicat du travail sexuel (Strass). Elle y voit un autre motif, politique, quelques mois après l’adoption de la loi immigration. Alors que les prostituées de rue sont à plus de 90% étrangères (comme le rappelle un rapport parlementaire de 2011), l’accroissement des contrôles relèverait d' »un prétexte à des fins d’expulsions de personnes sans papiers ».
L’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), publie ce mercredi 10 avril, un rapport qui engage les vingt-sept pays de l’Union Européenne à «éradiquer le racisme» dans la police. Mais l’ampleur du phénomène reste difficile à évaluer.
Visionnés par la police avant diffusion, les programmes en immersion avec les forces de l’ordre continuent à captiver le public. Objets médiatiques clés dans la représentation de l’institution policière, ils nourrissent le fantasme d’une insécurité galopante et passent les bavures sous silence.
Plus de quatre personnes détenues sur dix sont des pères de famille. Une part d’identité souvent occultée dans le système binaire et viriliste organisé par la prison. Comment ces pères et leurs proches vivent-ils cette situation ? Quels liens peuvent-ils entretenir ? Et comment cette réalité est-elle prise en compte par la justice et l’administration pénitentiaire ? Entre silence, suspicion et préjugés, la paternité incarcérée sort de l’ombre.
«L’enfermement des corps est une violence. Cette violence ne peut qu’engendrer de la fracture, là où il faudrait du lien et de la réparation. Nous ne pouvons que tendre vers un monde sans prison, en cherchant dans chaque situation, le chemin d’une moindre violence».
Manifestant contre les mégabassines, Serge Duteuil-Graziani a été très gravement blessé par les gendarmes. Une violente répression physique qui résulte d’une consigne politique, analyse-t-il pour Off Investigation et Reporterre. (suite…)
Cette critique d’un livre écrit en anglais par une anthropologue turque, avance sur deux axes : d’une part, elle nous renseigne sur une réalité peu connue en français, la vie des quartiers-ghettos ethniques des grandes villes turques avec un historique des formes d’autogestion qui s’y sont affirmées avant d’être presque anéanties par la police, d’autre part, elle procède à une analyse plus générale, et qui nous concerne aussi directement, sur le rôle de la police, non pas comme institution de maintien de l’ordre, mais comme productrice d’un désordre visant à « démanteler les structures organisationnelles et politiques locales, et plonger les quartiers dans le chaos et la peur. » (suite…)
Alors que la vidéosurveillance algorithmique va être expérimentée pour les JO, le journaliste Jean-Marc Manach et la juriste Noémie Levain s’accordent sur le manque d’efficacité des technologies de surveillance mais pas sur leurs dangers. Entretien.
Depuis 2020, sur décision de Didier Lallement, les consignes données aux policiers sont beaucoup plus souples en région parisienne que partout ailleurs en France. (suite…)
Après un bras de fer avec le ministère de l’Intérieur, Flagrant déni a obtenu communication de l’instruction qui fixe les règles d’usage des armes applicables aux policiers. Tenue secrète depuis sa rédaction en 2021, elle présente de grosses lacunes juridiques.
En août 2022, deux jeunes lyonnais étaient abattus à Vénissieux (Rhône) par la police, après un refus d’obtempérer. Une situation de légitime défense, ont plaidé les forces de l’ordre et le ministère de l’Intérieur. Cette version est largement remise en cause par une expertise de l’ONG Index, rendue publique ce lundi. Révélations sur une affaire symptomatique de la sacralisation de la parole policière.
Problème récurrent lors des interpellations policières, le “profilage racial” reste difficile à démontrer et à sanctionner. Mais pour Robin Médard-Inghilterra, docteur en droit et chercheur sur le sujet, des solutions existent pour prévenir et lutter contre les contrôles au faciès.
La surpopulation des prisons françaises a explosé en 2023. Mais plutôt que de changer de cap, gouvernement et parlementaires ont reconduit les mêmes orientations politiques et budgétaires qui en sont à l’origine.
Des fichiers de police vendus 50 euros sur Telegram qui mettent à mal de longues enquêtes. Jusqu’à son interpellation, Sephora O., 31 ans, était policière adjointe depuis cinq ans dans un commissariat d’Ermont (Val-d’Oise). Son procès débute ce lundi 4 mars à Paris, aux côtés de sept autres personnes à qui l’on reproche d’avoir participé à un vaste trafic de faux permis, montres de luxe contrefaites ou fiches de police via une chaîne Telegram appelée «la Genèverie».
Au lendemain de décès impliquant l’intervention des forces de l’ordre, les procureurs sont souvent amenés à prendre la parole publiquement. Au risque de colporter des mensonges policiers… et de se faire ensuite corriger par la Justice.
Selon une enquête dévoilée ce mardi par la Défenseure des Droits, plus de la moitié des policiers et gendarmes (51,8%) considèrent que mener à bien leur mission est prioritaire sur le respect de la loi. Près de 40% d’entre eux jugent par ailleurs les contrôles d’identité peu efficaces.
“Ah, mais le terrorisme, ce n’est pas juste poser des bombes, c’est aussi tout le reste.” Et ça, c’est intéressant. C’est quoi, tout le reste ? […] Ce tout le reste, c’est ce que permettent les lois antiterroristes. Ce n’importe quoi qui peut justifier une association de malfaiteurs ; un truc tellement vague. »
Quand on dit flics, il y a de tout : des réservistes de l’armée, la gendarmerie, la marine, il y a même la BAC, la PAF (Police Aux Frontières), et puis évidemment les CRS.
Sanctions rapides, directes et sans contrôle effectif ni contradictoire, les amendes forfaitaires voient leur champ s’étendre massivement. Outre des contraventions, elles concernent désormais aussi un certain nombre de délits. Une recherche de terrain interroge leur usage par les forces de l’ordre sur la voie publique et révèle leur impact, notamment économique, sur des jeunes multiverbalisés.
En décembre 2015, la presse annonce qu’un « forcené » a été tué par la police. L’affaire est promise à l’oubli. Mais très vite, le Collectif Babacar mène la bataille pour médiatiser les lacunes de l’enquête et réhabiliter la mémoire de la victime. Récit d’une victoire notable sur le front médiatique.
Le niveau de recrutement au concours de la police nationale a baissé et certains candidats sont parfois admis avec des notes « catastrophiques ». Mais quel est leur examen d’entrée au juste ?
Nous allons tenter ici d’exposer les différentes méthodes des juges et des procureur.es au cours du procès des inculpé.es du 8.12 qui s’est déroulé du 3 au 27 octobre 2023 à la 16e chambre du Tribunal correctionnel de Paris. Nous ne reviendrons pas sur les aberrations que comporte le dossier en lui-même, que ce soit le rapport du juge d’instruction ou celui du PNAT, ni sur les mensonges et manipulations de la DGSI, car tout ceci mériterait un autre texte au vu de la quantité de matière à développer.
Le 14 juin dernier, dans la nuit, Alhoussein Camara était atteint mortellement par le tir d’un policier, aux Planes. Six mois après, Charente Libre décortique ces quelques minutes qui ont conduit au drame. C’est l’affaire judiciaire qui a eu le plus fort retentissement cette année en Charente. Deux semaines avant l’affaire Nahel, le 14 juin, Alhoussein Camara, un Guinéen de 19 ans est tué d’une balle tirée par un policier aux Planes, alors qu’il partait travailler à la base Intermarché de Roullet.
Il y cinq ans, le Mercredi 6 décembre, 151 lycéens issus des quartiers populaires sont restés agenouillés pendant des heures, filmés et humiliés par des policiers. Des images-choc, qui révélaient la volonté de discipliner la jeunesse des quartiers populaires. Depuis, le gouvernement n’a fait qu’aller plus loin dans la mise au pas des jeunes et des quartiers populaires.
Extrait Pour dénoncer une «justice qui marche sur la tête», des internautes évoquent la condamnation en appel d’un gendarme, en octobre, pour meurtre. Il avait en fait tué le conducteur d’une voiture en train de reculer, et ensuite tenté, dans un premier temps, de camoufler la vérité.
Acte central dans les pratiques de la police et de la gendarmerie, les contrôles d’identité font l’objet de nombreux débats. La Défenseure des droits en a saisi la Cour, afin qu’elle engage une étude sur les conditions de leur pratique – régulièrement questionnée dans le débat public. La saisine de la Défenseure des droits relevait le triple constat de l’absence de traçabilité des contrôles, d’un cadre légal insuffisamment protecteur face aux discriminations (« contrôles au faciès ») et d’une absence de contrôle effectif de l’autorité judiciaire. Sa demande portait notamment sur le nombre de contrôles d’identité réalisés et sur l’analyse qualitative de ces contrôles (fondements juridiques, effets sur la délinquance, effets sur la population notamment en matière de confiance dans les forces de l’ordre). La Cour a pris en compte ces questionnements et analysé la place de l’exercice de ces contrôles dans la stratégie de sécurité publique mise en œuvre par les forces de sécurité intérieure.
Note de lecture À la demande de la Défenseure des droits, la Cour des comptes a réalisé une enquête sur les très nombreux contrôles d’identité (CI) réalisés en France par la police et la gendarmerie. En réalité, on ne connaît que de manière imprécise le nombre de contrôles et, par ailleurs, on ne sait pas trop à quoi ils servent. Ce qui est clair, c’est que les agents et agentes des forces de l’ordre font à peu près ce qu’ils veulent lors des CI.
Extrait « Une année noire pour les libertés publiques » : tel est le constat dressé par l’observatoire toulousain des pratiques policières (OPP) dans son 3e rapport, dévoilé le 28 novembre. Un bilan qui a notamment couvert les différentes manifestations contre la réforme des retraites, mais aussi, plus globalement, toutes les mobilisations depuis le mois d’avril 2021.
Extrait Fondé en 2017, l’observatoire toulousain des violences policières sort son troisième rapport et en profite pour rappeler son rôle : « Mettre à disposition des journalistes, des hommes politiques, des associations et des citoyens, des éléments documentés leur permettant de se faire une opinion ». L’observatoire n’a pas de rôle politique. Son travail est scientifique, sous la houlette d’un laboratoire du CNRS. Il a pour vocation de documenter, d’analyser et de restituer ses observations à la société.
Extrait Le militant de la première Internationale et communard Eugène Varlin n’est pas mort, et il a décidé de continuer son engagement en synthétisant des ouvrages de sciences sociales pour Le Poing ! Aujourd’hui, premier résumé du livre de l’économiste Paul Rocher : « Que fait la police ? Et comment s’en passer ? » aux éditions La Fabrique (2022).
Extrait Entretien avec Paul Le Derff, volet 2. Les violences policières touchent des catégories de plus en plus larges de personnes. Les homicides policiers se multiplient… et les mobilisations aussi. Le chercheur pointe le rôle central des émeutes urbaines dans l’évolution du rapport de force.
Extrait Entretien avec Paul Le Derff, volet 1. Le chercheur décrit les mécanismes qui contribuent à laisser la plupart des homicides policiers dans l’ombre du débat public. Il pointe les liens de collusion entre police, médias et justice, et le rôle central de cette dernière.
Extrait À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, France 2 consacre une soirée-événement à la cause, jeudi 23 novembre 2023, avec notamment un documentaire de Complément d’enquête sur le phénomène des policiers et gendarmes violents avec leur compagne. L’occasion de révéler un chiffre inédit sur l’ampleur de ce fléau.
Extrait Harcèlement, violences physiques, insultes, confiscations et destructions de biens, dispersions… Les personnes exilées à Paris sont quotidiennement en proie à des violences perpétrées par les forces de l’ordre. Si ces agissements sont bien connus des acteurs du terrain, il semble régner une forme d’indifférence dans le débat public. Les hommes et les femmes qui en sont victimes, par peur de la police, se refusent généralement à porter plainte. Ce qui empêche d’avoir une visibilité claire et chiffrée à opposer aux pouvoirs publics pour faire évoluer les choses.
Extrait C’est une lecture difficile, mais révélatrice, et indispensable. Silence, on cogne (Éd. Grasset, 22 euros, 384 p.), publié en 2019, est le titre du livre co-écrit par la journaliste Sophie Boutboul (à droite sur la photo d’illustration) et Alizé Bernard (à gauche sur la même photo), attachée commerciale, qui alterne entre l’enquête de la première et le récit personnel, intime, de la seconde sur les violences conjugales perpétrées par des policiers et gendarmes.
Extrait Surpopulation, vétusté, manque de personnels… Un rapport du contrôleur général des lieux de privation des libertés (CGLPL), publié en novembre 2023, dénonce des conditions indignes pour les détenus de la maison d’arrêt de Saint-Malo.
Extrait La France insoumise réclame l’abrogation de la réforme Cazeneuve, qui a assoupli les règles d’ouverture du feu pour les policiers et entraîné une hausse des tirs mortels. Le député Thomas Portes a auditionné les proches de plusieurs personnes tuées lors de « refus d’obtempérer », ainsi qu’un homme ayant survécu à sept balles.
Extrait Avec le sociologue Théo Boulakia, l’historien revient sur l’expérience d’«obéissance de masse» du premier confinement de 2020, sur la base d’une enquête auprès de 16 000 personnes. Si les Français ont globalement respecté les règles, c’est moins par peur du Covid-19 qu’à cause des contrôles et des caméras de vidéosurveillance.
Extrait Le ministère de l’Intérieur vient de passer sa plus grande commande de grenades de maintien de l’ordre en plus de dix ans. Elle comprend des grenades lacrymogènes, mais aussi des explosives et assourdissantes, dont certaines jamais encore employées.
Le sociologue Corentin Durand décrypte ce qui se joue en commission disciplinaire.
Extrait de l’entretien :
Dans vos travaux, vous soulignez que le nombre de comportements passibles de sanctions disciplinaires est « potentiellement infini, sinon indéfini ». Corentin Durand : Le principe même du droit disciplinaire est d’être encadré jusqu’à un certain point : il y a toujours des clauses fourre-tout, y compris dans des listes restrictives. Par exemple, est défini comme une faute par le code pénitentiaire le fait de « refuser d’obtempérer immédiatement aux injonctions du personnel de l’établissement » ; ce peut être tout et n’importe quoi, comme enlever votre serviette de la fenêtre, déboucher un œilleton, baisser le volume de votre radio… toutes choses qui font partie du quotidien en détention. De telles formulations permettent de sanctionner des comportements un peu à l’infini.
C’est une « INFO LE PARISIEN« , une exclusivité dont les journalistes police-justice du quotidien, Ronan Folgoas et Jean-Michel Décugis, se frottent les mains : « La flamme olympique dans le viseur des Soulèvements de la Terre ». Oui, vous savez, ces « écologistes radicaux » dont « la dissolution doit être examinée par le Conseil d’État vendredi » ? En plus d’être des radicaux-presque-dissous, ils veulent gâcher les Jeux olympiques ! Le rapporteur du Conseil d’État s’est prononcé pour la dissolution du mouvement à l’issue d’une audience le 27 octobre, mais la décision des juges ne sera connue que dans plusieurs semaines.
Extrait La Première ministre a présenté le 26 octobre ses mesures devant plus de 200 maires concernés par les révoltes survenues après la mort de Nahel. Derrière la panoplie autoritaire, la question des violences policières a été soigneusement évitée.
Au mois de juin dernier, quelques jours avant la mort de Nahel et le début des émeutes qui ont embrasé les banlieues, la Commission nationale de l’indemnisation de la détention devait se prononcer sur le cas de 8 jeunes mis en cause pour avoir tiré des cocktails Molotov sur des policiers à Viry-Châtillon en 2016. Ces jeunes, acquittés, ont fait jusqu’à quatre ans de détention provisoire alors qu’ils étaient à peine sortis de l’adolescence. Me Yaël Scemama est l’avocate de l’un d’entre eux. Elle déplore que l’institution peine à reconnaître leur « perte de chance » pour être justement indemnisés. Entretien.
L’engin est présenté comme «polyvalent». Sous le capot, 300 chevaux, et sur le véhicule : un tas d’instruments inquiétants. Une mitrailleuse capable de tirer jusqu’à 1000 coups à la minute. Une caméra d’une portée de 9 kilomètres de jour comme de nuit. Des micros sophistiqués permettant de détecter les tirs. Un lance-grenades qui permet de tirer 30 coups en une seule fois.
Dans un nouvel avis de la Commission nationale consultative des droits de l’homme publié ce 19 octobre, celle-ci appelle de nouveau les pouvoirs publics « à se saisir pleinement du problème de la rupture de confiance entre la police et la population ».
Extrait : Un chauffeur de bus, un travailleur associatif, un gazier racontent la matraque, les menottes, les gardes à vue et les suites judiciaires qu’ils ont subies après s’être mobilisés contre la réforme des retraites.
Extrait : Saisie par plusieurs associations, la plus haute juridiction de l’ordre administratif a rendu mercredi 11 octobre une décision importante, enjoignant au ministère de l’Intérieur de rendre effectif le port du numéro d’identification des forces de l’ordre.
Extrait : La rapporteuse publique, dont le rôle est d’apporter une analyse juridique à la formation de jugement, estimait cependant que ces éléments permettent de présumer de l’existence de pratiques «graves», «répandues» et «ne se limitant pas à des dérives individuelles comme le prétend le ministère de l’Intérieur».
Extrait : Ce texte dresse un « bilan du respect par la France des obligations découlant de son adhésion au Conseil de l’Europe » et s’attarde sur plusieurs points, comme le « problème systémique » de la surpopulation carcérale, les « inquiétudes » sur la « concentration dans le secteur des médias » ou le besoin de « transparence » concernant « l’action des forces de l’ordre ».
Extrait : Selon ce rapport de l’organe de contrôle interne de la police française, relayé par la presse, 38 personnes sont décédées à la suite d’une action de police au cours de l’année 2022, dont 22 après un tir, précisant que sur ces 22 tirs, 13 sont liés à un refus d’obtempérer.
Extrait : Un rapport alarmant de la contrôleuse générale des lieux de privations de liberté (CGLPL) a été publié vendredi 29 septembre au Journal Officiel. Il alerte sur les conditions de détention « indignes », la surpopulation et le manque de personnel au sein du centre pénitentiaire de Grenoble-Varces.
Extrait : La France sera soumise ce vendredi à Genève à l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme. Elle doit urgemment reconnaître la réalité de l’existence du racisme structurel, estiment deux experts de l’ONG Human Rights Watch.
Extrait Conformément aux lois de programmation qui ont été votées récemment, les budgets des ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Armées augmenteront nettement en 2024. Les effectifs vont aussi progresser sensiblement.
Extrait : Le 8 décembre 2020, une opération antiterroriste visait 9 militant·es politiques français·es. Les quelques éléments de langage et de procédure distillés dans la presse par la police laissent alors songeur. Une association de Paint Ball, un artificier qui travaille à Disneyland et quelques discussions de fin de soirée où l’on dit tout le mal que l’on pense de la police nationale captées par des micros cachés par la DGSI. (suite…)
Extrait : Lors d’une manifestation à Nantes (Loire-Atlantique), le 27 novembre 2007, le visage de Pierre Douillard-Lefevre est percuté par une balle en caoutchouc. À cet instant, l’adolescent de 16 ans ignore ce qui vient de lui ôter l’usage de l’œil droit pour le restant de ses jours. « Tout ce que j’ai vu, c’est un policier encagoulé me mettre en joue avec une arme d’épaule et me tirer dessus, se remémore Pierre Douillard-Lefevre seize ans plus tard. Le lendemain, j’ai dit ce que j’avais vu mais personne ne me croyait, personne n’avait encore jamais vu à Nantes de policiers avec ce genre d’armes. » (suite…)
Extrait : Aux yeux des gardiens de l’ordre, manifester contre le racisme systémique, les violences policières et pour la justice sociale n’entre pas dans le périmètre des actions « acceptables ». Discréditée par anticipation– à l’instar de précédentes manifestations, celle contre l’islamophobie par exemple (novembre 2019) –, la marche du 23 septembre donne l’occasion aux grands intervieweurs de trier le bon grain de l’ivraie. Au milieu des rappels à l’ordre, le journalisme de préfecture est au beau fixe.
Note de lecture En juillet 2022, pour la première fois, c’est une magistrate, Agnès Thibault-Lecuivre, et pas un haut gradé de la police nationale qui a été nommée à la tête de l’IGPN. Elle a été précédemment conseillère justice du cabinet de Gérald Darmanin. Ce jeudi 21 septembre, a été publié le bilan 2022 de cette IGPN, mais contrairement aux années précédentes, il n’a pas été présenté à la presse, mais seulement publié sur le site du ministère de l’intérieur.
Extrait : Un événement survenu au cours du dernier mouvement social (contre la réforme des retraites) pourrait alimenter la thèse (complotiste) selon laquelle les violences ou dégradations constatées en manifestation seraient le fait de policiers infiltrés, dans le but de discréditer le mouvement ou incriminer des manifestants. Cette interrogation sur l’existence d’une police politique nous amène à questionner plus largement le rôle politique de la police.
Extrait : Dans la foulée du dernier rapport sur la lutte antidrogue dans le monde d’une ONG britannique, Alexandre Marchant, docteur en histoire et spécialiste de la prohibition, souligne auprès de «Libé» les dérives néfastes de cette politique.
Extrait : On ne peut plus parler de “cas isolés” ou de policiers qui tachent l’uniforme de police. La symbolique fasciste, voire néonazie, est désormais un fait courant au sein des compagnies de police. Combien de cas faut-il pour que l’on puisse enfin démasquer une tendance qui se propage au sein des forces de police, sans que personne ne puisse l’arrêter ? Les derniers tatouages identifiés chez les policiers, aisément utilisés par des suprémacistes blancs, appuient cette tendance.
Extrait : Pour surveiller l’habillement des écolières musulmanes, le Parisien révélait le déploiement de «brigades des Valeurs de la république» qui sont renforcés par des «équipes mobiles académiques de sécurité (EMAS)» appuyées par des personnels du ministère de l’Intérieur. Le nom même de brigade des valeurs de la République est dystopique.
Les « bean bags », littéralement « sachets de haricots » sont des petits sacs de Kevlar contenant des billes de plomb.
Il existe deux types de cartouches de bean bag. Les «standards», sont censées être utilisées à une distance entre 10 et 50 mètres. Les «longues distances» elles, sont censées être utilisées entre 30 et 80 mètres. Pour que le point visé soit touché, il faut que la cible se situe à 10 mètres dans le cas des munitions standards, et à 30 mètres pour les munitions longues distances.
Extrait : L’élue marseillaise Zoubida Meguenni et l’anthropologue Michel Peraldi rappellent, dans une tribune au « Monde », que l’une des revendications des marcheurs de 1983 était d’inscrire l’action de la police dans une logique de prévention et de dialogue, face à la montée de l’idéologie sécuritaire de la « guerre aux cités ».
Extrait : Les parlementaires ont pourtant pris soin de joindre à leur rapport un tableau dont l’analyse est aussi aisée qu’édifiante : depuis 1990, les deux seuls moments de l’histoire des prisons françaises où le taux d’occupation s’est significativement rapproché des 100 % correspondent à des baisses du nombre de détenus hébergés… et jamais à des hausses de la capacité opérationnelle.
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Extrait : Durant près de deux heures, l’auteur du livre intitulé « Que fait la police ? Et comment s’en passer » a démystifié certaines idées préconçues qui entravent une réflexion impartiale concernant l’institution policière.
Extrait : Dans les colonnes de Médiapart, journalistes, lecteur.rice.s, ont témoigné de l’indifférence, voire de l’approbation, d’une partie de la population vis-à-vis des violences policières. Celles-ci ont pourtant provoqué la mort de deux jeunes adultes et fait de nombreux blessés graves. Dans mon entourage, nous faisons, stupéfait.e.s et sidéré.e.s, le même constat, plusieurs semaines après ces drames.
Extrait : Malgré les violences croissantes des forces de l’ordre, l’impunité policière semble en voie d’être consacrée. Les revendications des syndicats de police pour des prérogatives étendues et une immunité totale risquent de transformer la France en un État policier, avec de graves implications politiques et sociétales. Refonder une authentique police républicaine est une urgence vitale.
Extrait : Et quand des milliers de policiers se mettent en arrêt maladie pour soutenir leurs collègues criminels en juillet et ferment des commissariats ? L’insécurité baisse. C’est Darmanin lui même qui l’annonce fièrement sur Twitter.
Extrait : L’instruction qui s’impose aux policiers français ne régit pas précisément les courses-poursuites visant des deux-roues. Mais elle préconise le «discernement» et la «proportion» et écarte «toute poursuite systématique, notamment en cas de refus d’obtempérer».
Extrait : Faisons l’effort de penser contre nous-mêmes. De nous mettre à la place de l’Autre. En l’occurrence, des policiers de la Bac de Marseille qui ont laissé pour mort, dans la nuit du 1er au 2 juillet, le jeune Hedi R., dans une ruelle sans éclairage. Et particulièrement de l’un d’entre eux, le policier C.I., dont la Cour d’appel d’Aix-en-Provence vient de décider, jeudi 3 août, le maintien en détention provisoire.
Extrait : Dans un entretien au « Monde », l’avocat Slim Ben Achour estime que les contrôles d’identité constituent la « porte d’entrée » des violences policières.
Extrait : Pendant que les policiers se mettent en arrêt maladie pour obtenir les pleins pouvoirs, le bilan de la répression qui a frappé les banlieues entre le 27 juin et le 2 juillet dernier ne cesse de s’alourdir.
Extrait : Après leur réception par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, les syndicats de policiers se sont dit satisfaits d’avoir été entendus. Parmi leurs demandes, celle du syndicat Unité SGP Police FO de “magistrats spécialisés sur l’usage des armes par les forces de l’ordre”. Une proposition qui scandalise les magistrats et qui ne serait pas forcément une bonne idée selon la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina.
Extrait : Les récentes émeutes en France, déclenchées par la fusillade mortelle par la police d’un jeune homme d’origine nord-africaine, ont une fois de plus soulevé la question de savoir si la police française cible injustement les minorités ethniques. Alors que les autorités françaises continuent de dire que la police nationale n’a pas de problème de racisme, les recherches montrent le contraire.
Extrait : À chaque crime policier, on entend la classe politique chanter le même refrain : «laissons la justice faire son travail». Souvent, la gauche, les associations et autres organes de pacification disent la même chose pour arrêter les émeutes : «ne vous révoltez pas, attendez que la justice fasse son travail». Voilà en quoi ce travail consiste :
Extrait : Une police transformée progressivement en milice œuvrant au service exclusif de la classe dominante. Pis. Une police nationale métamorphosée en «sbires politiques privatisés» chargés de la répression de tous les mouvements de contestation sociale et du musellement de la dissidence à caractère politique, sociale ou écologique.
Extrait : On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ».
Extrait : La mort de Nahel, tué par un policier le 27 juin, aurait pu relancer dans le débat public la question du racisme dans la police. Mais sur BFM-TV – comme presque partout ailleurs dans l’audiovisuel, ainsi que dans une large partie de la presse – cette question reste largement taboue, comme le demeure celle des violences policières.
Extrait : ENTRETIEN. Le sociologue Smaïn Laacher revient sur les conclusions du rapport « Police et racisme » qu’il a rédigé avec d’autres chercheurs et qui n’a jamais été rendu public.
Extrait : Pour endiguer la surpopulation carcérale, Elsa Faucillon (Gauche démocrate et républicaine – Nupes) et Caroline Abadie (Renaissance) proposent – dans un rapport – des alternatives à la détention et l’éventuelle création d’un mécanisme de régulation carcérale.
Extrait : En 2021, un rapport de la Dilcrah (voir en fin d’article) sur le racisme dans la police a été réalisé, mais le gouvernement ne l’a jamais publié. Charlie Hebdo a pu le consulter et ses conclusions sont toujours tristement d’actualité.
SAINTE-SOLINE : « CE N’EST PAS EN PROCÉDANT AVEC UNE VIOLENCE AUSSI INOUÏE DE LA PART DES FORCES DE L’ORDRE QU’ON VA PARVENIR » À RÉCONCILIER LA POLICE ET LA POPULATION, POINTE LA LDH
Extrait : Dans son rapport sur l’intervention des forces de l’ordre à Saint-Soline le 25 mars, la Ligue des droits de l’Homme dénonce une « volonté délibérée de ne pas porter secours » aux blessés.
Extrait : La France contemporaine est indéniablement marquée par un glissement autoritaire. Cette dynamique offre à la police un rôle politique de plus en plus important. Dans cette conjoncture, connaître l’institution policière est une étape indispensable à la critique de l’ordre établi et, par extension, à la formulation des politiques émancipatrices. Nous proposons ainsi à nos lecteurs·rices une compilation de nos principaux articles sur ces questions.
Extrait : Cédant au court-termisme, le gouvernement et ses relais judiciaires entendent emprisonner la jeunesse pour qu’elle cesse de se révolter, estime l’avocat. Pour celui qui défend plusieurs jeunes arrêtés dans les émeutes, la priorité devrait être d’abroger les textes de loi qui donnent aux forces de l’ordre le pouvoir de contrôler, d’humilier, et donc d’être racistes.
Extrait : Au moins 21 personnes ont été tuées depuis 2020 lors d’un contrôle routier, au motif du « refus d’obtempérer », jusqu’à ce funeste 27 juin 2023, à Nanterre. Basta! les a recensées dans une base de données qui contribue à rendre visibles celles sur lesquelles il faudrait, au moins, s’interroger sans accorder un blanc-seing aux policiers dans leur action.
Extrait : La mort du jeune Nahel a remis sur la table la question des tirs policiers dans les cas de refus d’obtempérer. La loi française, modifiée en 2017, suscite les questionnements de la presse étrangère.
Extrait : Dans un entretien au « Monde », le politiste estime qu’il faut prendre en compte l’histoire coloniale afin de comprendre pourquoi le nombre de personnes tuées par des policiers est plus élevé en France que dans d’autres pays européens.
Extrait : Que des très jeunes crament, pillent et s’affrontent à la police depuis maintenant 4 nuits, étonne, inquiète et mets en exergue une colère profonde de la jeunesse. « C’est rude mais c’est sûr que ça allait péter… Trop d’inégalités… » lâche une collègue en salle des profs.
Extrait : Un énième cas de violences policières mortelles secoue le pays. Dans pareille situation, les autorités préfèrent habituellement contester la véracité des faits. Cette fois, une vidéo montrant les circonstances de la mort de Nahel et la révolte qu’elle a entrainée ne pouvaient être ignorées. Se dresse alors une nouvelle digue visant à mettre l’institution policière à l’abri des critiques : l’acte violent en question s’expliquerait intégralement par une faute individuelle commise par le policier auteur du tir et son collègue.
Extrait : Selon le président de la République, le geste du policier qui a tiré sur Nahel est aussi «inexcusable» qu’«inexplicable». Pourtant, les explications sont pléthoriques. À commencer par un État structurellement violent, et raciste.
Extrait : L’histoire se répète. Encore une fois, un jeune de quartier populaire est mort des suites d’un contrôle de police. Comme à chaque fois, l’institution a invoqué la légitime défense et a criminalisé la victime. Mais, cette fois, une vidéo est venue enrayer ce mécanisme bien rodé. Édito.
La presse de plusieurs pays réagit à la mort de Nahel.
En Allemagne, le Süddeutsche Zeitung (centre gauche) écrit que Nahel a été abattu lors d’un contrôle routier, alors qu’il n’avait pas d’arme. Comme si c’était normal. Il précise que le policier n’était manifestement pas en état de légitime défense.
Extrait : TRIBUNE – Le décès de Nahel, 17 ans à Nanterre, à la suite du tir d’un policier, a déclenché une saisine de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) dont l’indépendance est critiquée. Samir Lassoued, avocat et 1er secrétaire de la conférence, propose de supprimer l’IGPN pour la remplacer par un Défenseur des droits élu.
Extrait : Après le décès de l’adolescent à Nanterre lors d’un contrôle policier, l’avocat de gauche des familles de Zyed et Bouna, morts électrocutés en 2005, dénonce les mensonges de la police pour se défausser dans ce genre d’affaires.
Extrait : Le seul décompte indépendant des décès causés par l’action des forces de l’ordre, tenu à jour par le site d’information Basta ! depuis dix ans, recense « deux fois plus de décès depuis 2020 que la moyenne observée dans la décennie précédente ». Notamment par arme à feu.
Extrait : Au lendemain de la mort de Nahel, 17 ans, la pression ne retombe pas. À Nanterre, les habitants font part de leur tristesse et de leur ras-le-bol face à des violences policières qui sont le quotidien des jeunes des quartiers populaires de la ville. Reportage.
Extrait : Un jeune homme de 17 ans a été abattu à bout portant par un policier mardi 27 juin au matin, à la suite d’un refus d’obtempérer. Une vidéo insoutenable montre ce qui ressemble plus à une exécution qu’à de la légitime défense.
Extrait : Dans une décision que « Le Monde » a pu consulter, Claire Hédon relève une série de « manquements » des gendarmes dans les soins apportés à la suite de l’interpellation après laquelle le jeune homme est mort en juillet 2016.