VU D’ALLEMAGNE. MORT DE NAHEL : QUAND LA POLICE FRANÇAISE VA-T-ELLE ENFIN CHANGER ?

Courrier International


Note de lecture :

La presse de plusieurs pays réagit à la mort de Nahel.

En Allemagne, le Süddeutsche Zeitung (centre gauche) écrit que Nahel a été abattu lors d’un contrôle routier, alors qu’il n’avait pas d’arme. Comme si c’était normal. Il précise que le policier n’était manifestement pas en état de légitime défense.

Mais surtout que ce genre d’affaire est courant en France et qu’il y a eu 13 décès en 2022, suite à des contrôles routiers. Ce journal parle d’une honte pour la France et dit que, dans l’Hexagone, les forces de sécurité protègent d’abord l’Etat et non les citoyennes et les citoyens.

D’autres journaux titrent plus sur la révolte des jeunes : « Éruption de violence dans les banlieues après la mort d’un adolescent tué par la police » the Wall Street Journal, aux États-Unis, « La France tente d’éteindre l’incendie » Hoy, en Espagne, « Une colère contagieuse » Il Foglio en Italie, « La France a basculé dans le chaos » le Spectator à Londres, « Cette bavure pourrait être l’affaire George Floyd française » Die Zeit en Allemagne.

Mais les violences policières constituent un problème général en France. Or ce problème, le ministre de l’intérieur le nie, ce qui contribue à permettre que ces violences se produisent. Il a notamment déclaré : « Quand j’entends le mot violences policières, je m’étouffe ». Par ailleurs, les armes de la police posent question : lanceur de balles de défense (LBD) entre autres. A Sainte-Solines on a vu des policiers qui donnaient l’impression de partir en guerre.

C’est une vieille tradition en France que la police protège l’Etat et pas les citoyennes et les citoyens Dans l’ensemble des unités de police, beaucoup de policiers et policières ne cherchent pas à désamorcer la situation et tant que cela ne changera pas, il se produira des drames. Et la violence continuera d’un côté comme de l’autre.

Le Conseil de l’Europe a d’ailleurs déclaré, suite aux manifestations contre la réforme des retraites, que les actes de violence isolés de certains manifestants et manifestantes ne justifiaient pas ce recours excessif à la force de la part de police.