Témoignage d’un prisonnier d’un des deux centres de rétention administrative de Lyon recueilli le 9 avril 2024. A. y parle entre autres du harcèlement policier et des violences qu’il a subies, et des conditions de vie au sein du CRA.
En octobre 2022, la maire socialiste Johanna Rolland se rendait dans le bureau de Gérald Darmanin pour le supplier de lui donner plus de moyens pour «lutter contre l’insécurité», dans un contexte de discours médiatique anxiogène sur Nantes. La ville était présentée comme un coupe gorge – un récit largement démenti par les chiffres officiels, mais qui a été tellement répété par Cnews et BFM qu’il est rentré dans les esprits. Darmanin, malin, profitait de cette situation pour annoncer l’implantation à Nantes d’une compagnie de CRS 8, unité de super-flics ultra-violents qu’il venait de créer, et surtout un nouveau Centre de Rétention. Le Parti Socialiste aura donc réussi à transformer Nantes en champ de tir policier et en prison géante.
« LES 3 POLICIERS M’ONT TIRÉ ALORS QUE J’ÉTAIS À TERRE, Y’EN A UN QUI M’A DIT « J’AI MA FEMME EN GUINÉE AUSSI, TU VAS POUVOIR VITE REVENIR » » : VIOLENCES OBSTÉTRICALES ET POLICIÈRES CONTRE UNE PRISONNIÈRE AU MESNIL-AMÉLOT
On a recueilli ici le témoignage de K., une femme qui a été détenue au CRA du Mesnil-Amélot entre décembre 2023 et janvier 2024. K. a fait une fausse-couche suite aux violences physiques et aux refus de soin qu’elle a subi de la part de la police et de l’administration du CRA, lors de son arrestation, sa détention et sa première tentative d’expulsion. Après sa fausse-couche, K. a été ré-mise sur un avion et expulsée. Dans cette prison pour étrangerEs qui est le CRA, où des personnes enceintes se retrouvent enfermées quotidiennement, déjà d’autres retenues avaient dénoncé des violences obstétricales qui avaient causé la perte du bébé de l’une d’entre elles …
Une enquête préliminaire a été ouverte à la suite d’un signalement dénonçant des violences de la part de policiers au centre de rétention administrative de Vincennes, a indiqué jeudi le parquet de Paris.
Des violences policières sur fond de vengeance ? Selon un courrier que Libération a pu consulter, la députée insoumise Danielle Simonnet a transmis le 30 janvier dernier un signalement au parquet de Paris dénonçant «des violences dont [des retenus] auraient été victimes de la part des agents de police chargés de la surveillance» du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes. L’élue a également saisi la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGPLP), Dominique Simonnot, le même jour.
« Nous sommes des otages ! Nous sommes des otages ! C’est ça la France ? Liberté, égalité, fraternité ? Moi, je suis père, j’ai un enfant en France et on m’enferme ici ! » proteste l’un des étrangers. Avec à son mégaphone, Delphine Dubuis, une des porte-parole du collectif, lui demande : « Avez-vous pu vous entretenir avec un avocat ? » La réponse fuse : « Non, rien du tout ! Rien du tout ! » Puis un autre étranger assure : « On n’a rien mangé depuis hier, j’ai la maladie de Crohn, ils veulent rien savoir, c’est Guantanamo ici ! » Le dialogue s’interrompt, les deux hommes sont visiblement reconduits à l’intérieur du bâtiment.
En grève de la faim depuis plusieurs jours, les retenus du CRA 1 de Vincennes nous ont transmis plusieurs textes de revendication dans lesquels ils dénoncent les violences policières, le racisme, la justice aveugle… Ils souhaitent que leurs conditions d’enfermement soient connues du public.
Témoignages des retenus du CRA de Vincennes : cette semaine, des flics visiblement bien éméchés sont rentrés dans les chambres au milieu de la nuit pour tabasser des gens. Suite à cela, les retenus du bâtiment 2A sont rentrés en grève de la faim ; c’est dans ce contexte qu’une manifestation réunissant 80 personnes a joyeusement déboulé, dimanche matin aux abords du CRA pour leur crier leur soutien, avant de se faire violemment refouler par des keufs un peu paniqués.
Fin 2022 au centre de rétention administrative de Toulouse, Samir est victime de violences policières. Pour couvrir leurs méfaits, deux fonctionnaires l’accusent lui de violences. Les images de vidéo-surveillance vont permettre à la vérité d’éclater.
Les CRA sont des usines à expulsions, où sont retenus les étrangers dont l’administration ne reconnaît pas le droit de séjourner sur le territoire français. Bien que l’Union Européenne interdise à ses membres la détention des personnes au seul motif de la situation irrégulière, la France a trouvé la parade avec un terme plus acceptable que détention : la «Rétention Administrative».
Face à la baisse des températures, la préfecture du Bas-Rhin a ouvert deux gymnases à Strasbourg pour accueillir des sans-abris. Vendredi 12 janvier au matin, la police nationale a fait irruption dans l’une des deux salles de sport, le gymnase du Conseil des XV pour arrêter un homme originaire d’Arménie. Il a ainsi été séparé de son épouse enceinte et de ses trois enfants, qui étaient également sur place.
Le soir du 31 décembre, 12 personnes ont été interpellées aux abords du CRA de Vincennes pour « participation à un groupement », une semaine après l’évasion de 11 étrangers enfermés. La justice entend en faire un exemple de la répression de la solidarité avec les étrangers.
Anis est au CRA 2 de Lyon-Saint-Exupéry depuis fin octobre 2023. Il vit en France depuis 42 ans. Ce texte est la transcription d’un témoignage audio du 15 décembre 2023. Anis y parle des conditions de vie dans le CRA, des violences policières, de la complicité des médecins et de Forum Réfugiés, de l’insalubrité des bâtiments et du non-respect du droit des détenu·es à communiquer via la cabines téléphoniques, ainsi que des nombreuses démarches qu’il a entreprises auprès de la justice et du Contrôleur général des lieux de privation de liberté pour faire respecter ses droits. Force à lui.
L’Assemblée a voté en faveur du projet de loi Immigration. Si les versions précédentes avaient déjà de quoi faire pâlir le RN, celle approuvée, qui introduit la préférence nationale, tient incontestablement de la politique d’extrême droite. Cette alliance fait craindre le pire pour l’ensemble des politiques à venir, d’autant plus pour les populations minorisées et précarisées.
Vendredi 8 décembre à Calais, plus de 80 personnes ont été expulsées malgré une résistance déter’ d’un immeuble squatté qu’iels venaient de rendre public boulevard Lafayette, en plein centre-ville. Malgré cette défaite, cette action donne un peu d’espoir dans la ville la plus fliquée de France, où plus d’un millier de personnes bloquées à la frontière britannique dorment actuellement dehors.
UNE NOUVELLE LOI ANTI-IMMIGRATION ENCORE PLUS REPRESSIVE – DES PRISONNIERS DU CRA DE VINCENNES PRENNENT LA PAROLE – LES JUGES SUIVENT LES PROCS DANS L’AFFAIRE DU 8 DECEMBRE
– Les prisonniers du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes nous appellent de nouveau pour lire un texte collectif qu’ils ont écrit et continuer de dénoncer leurs conditions d’enfermement.
– On en profite pour discuter de la dernière loi anti-immigration de Darmanin qui vient renforcer la répression des personnes étrangères et le pouvoir arbitraire des préfectures au nom des principes républicains ou des besoins économiques du patronat.
– Le verdict pour les 7 inculpé.es de l’affaire dite du 8 décembre est tombé dans une salle agitée : les juges ont largement suivi les réquisitions des proc et sont même allés plus loin en interdisant aux personnes de se voir pendant 5 ans (sachant que si certains ne se connaissaient pas, plusieurs sont meilleurs amis).
– Appel de prisonniers du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes pour dénoncer les conditions d’enfermement et les violences des flics.
– On passe un enregistrement publié sur le site Info-prison-Saint-Étienne où Eddy explique comment Pôle Emploi l’a arnaqué pendant qu’il était incarcéré.
Les CRA ont pour vocation de retenir, par une mesure de privation de liberté, les individus étrangers qui sont contraints de quitter le territoire français.
Extrait C’est un témoignage qui date d’il y a plus d’un an, on a traîné pour le retranscrire mais voilà on le publie quand même, il est issu d’une émission de radio de l’envolée, une prisonnière y raconte l’enfermement seule dans la chambre du CRA, sans droit ni de visite, ni de promenade, ni même de réfectoire. Un témoignage de plus qui montre l’arbitraire des règles imposées par la PAF aux personnes retenues en CRA.
Extrait Nous publions le témoignage d’un retenu du centre de rétention administratif de Vincennes qui raconte comment la distribution massive de médicaments permet de “mieux contrôler” les personnes enfermées.
Le ministère de l’Intérieur affirme qu’Ibrahim a 22 ans. Il en a pourtant six de moins. Pour pouvoir expulser des étrangers, des policiers font grandir des mineurs non accompagnés d’un simple coup de crayon. Une pratique illégale.
Extrait : Après la mort de M. au CRA de Vincennes en mai dernier, nous avons appris il y a quelques jours qu’une autre personne était décédée au CRA. Il s’agit d’une personne qui, apparemment après une tentative de suicide, a été envoyée à l’hôpital, et y est morte 10 jours plus tard, le 21 août.
Extrait : Les retenus et l’association qui leur apporte une aide juridique dénoncent une hausse des violences policières et des insultes racistes, sur fond d’allongement de la durée moyenne de rétention. France Culture a accompagné une délégation de parlementaires venue visiter inopinément le centre.
Extrait : Au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, des personnes accusent des policiers de violences lors de leur incarcération. Deux femmes ont porté plainte.
Extrait : Dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet 2023, les retenus du CRA de Marseille se sont révoltés face à leurs conditions de vie indignes. Cette émeute a été déclenchée suite au refus de soin de A., en détresse médicale.
Le 26 mai, un homme de 59 ans a été retrouvé mort dans sa chambre au centre de rétention administrative de Vincennes. Politis a recueilli plusieurs témoignages qui contredisent la version officielle de ce drame.
Extrait : Dans un rapport publié jeudi 22 juin, la contrôleure des prisons, Dominique Simonnot, dénonce la persistance des atteintes graves à la dignité des immigrés sans papiers dans les Centres de rétention administrative (CRA).