En février 2020, Yann T., un policier d’une brigade anticriminalité, avait éborgné l’homme âgé de 19 ans, à Brunoy, dans l’Essonne. A l’issue de l’enquête menée sur ces faits, le juge d’instruction a ordonné la tenue d’un procès criminel contre l’agent.
[Jeudi 19 janvier 2023, manifestation parisienne contre la réforme des retraites.] Des vidéos, prises depuis différents angles et diffusées en ligne, permettent de reconstituer la scène. Avançant de plusieurs mètres au-devant de leurs collègues, les deux policiers atteignent Ivan S., qui est alors à terre entre une poubelle et un lampadaire. L’un des fonctionnaires lui assène un coup de pied. Ivan S. chute du trottoir sur la chaussée. Et alors qu’il est toujours au sol, sur le dos, et qu’il tient à bout de bras, en l’air, son appareil photo, le second policier lui assène du haut vers le bas un coup de matraque au niveau de l’entrejambe. Puis les deux agents de la 31CI regagnent leur rang, sans interpeller ni apparemment s’inquiéter de l’état de santé du photographe. Près de deux ans plus tard, son avocate, Me Lucie Simon, «ne cesse de mesurer les conséquences dramatiques de cette mutilation sur [son] client». Et de déplorer : «Alors que les policiers ont immédiatement été identifiés, que les vidéos sont sans appel sur l’absence de légitime défense, mettant en lumière un geste gratuit, barbare, l’instruction judiciaire est au point mort et nos demandes sont ignorées.»
Dans ce dossier, Brice C. ainsi qu’un autre fonctionnaire de police, Baptiste R., avaient été mis en examen en janvier 2021 à Paris respectivement pour la mutilation de Jérôme Rodrigues et la blessure à la jambe par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) d’un de ses amis, place de la Bastille lors de l’acte 11 des « gilets jaunes », le 26 janvier 2019. Pour ce second policier, un procès est requis pour « violences volontaires aggravées n’ayant pas entraîné une ITT supérieure à huit jours », un délit.
Le parquet de Paris avait requis un non-lieu dans ce dossier. Mais le magistrat instructeur a estimé que si le policier, désormais âgé de 53 ans, n’était certes pas «animé par une volonté» de blesser Gabriel Pontonnier, il n’avait pas pris les précautions nécessaires avant de tirer. Selon lui, le mis en cause a lancé sa grenade «en direction d’un groupe d’individus» malgré «d’importantes quantités de fumées» et «l’obscurité» qui l’empêchaient de voir correctement.
Un homme de 32 ans avait accusé un policier de l’avoir éborgné avec un tir de lanceur de balles de défense (LBD) après de violents heurts, le 3 juillet 2023, en plein centre-ville d’Angers. Selon Le Courrier de l’Ouest, l’enquête de la police des polices révèle que le tir provient bien du LBD d’un policier. Un juge d’instruction a été saisi du dossier.
Près de cinq ans après les faits, une juge d’instruction parisienne a décidé de renvoyer un membre d’une compagnie républicaine de sécurité (CRS) devant la cour criminelle départementale de Paris. Le gardien de la paix T. est accusé d’avoir éborgné un manifestant, Manuel Coisne, 46 ans aujourd’hui, par un tir de lance-grenades Cougar non réglementaire car réalisé trop bas. Les faits ont eu lieu le 16 novembre 2019 place d’Italie, dans le 13e arrondissement de Paris, à l’occasion du premier anniversaire du mouvement des « gilets jaunes ».
Victime de violences policières à Montélimar en mars 2023, Sonya a déposé plainte. Mais un an et demie plus tard, elle n’a aucune nouvelle. Personne n’a entendu son témoignage, et son signalement à l’IGPN a fini à la poubelle. En septembre, elle vient de saisir un juge d’instruction pour tenter de réveiller la justice.
Le 1er juillet 2023, Nahel a été tué trois jours plus tôt par un policier, et la révolte gronde dans toute la France contre les violences d’État. À Marseille, une bande de 4 policiers de la BAC croise Hedi et un ami dans une rue. Ils lui tirent dessus : une balle en caoutchouc en pleine tête. Hedi s’effondre, gravement blessé. Les policiers le traînent au sol pour aller le tabasser dans une ruelle et l’abandonnent là. Laissé pour mort.
LE POLICIER QUI A ÉBORGNÉ ALEXANDRE A PORTÉ PLAINTE CONTRE LUI : À MARSEILLE, UN POLICIER ÉBORGNE UN MANIFESTANT, BOUSCULE UN ÉLU ET PROFÈRE DES INSULTES HOMOPHOBES
Le 1er février dernier à Marseille, un militant LGBTQIA+ a perdu un œil après un coup de poing d’un homme qui venait de proférer des insultes homophobes et de bousculer un élu. Surprise : l’agresseur s’avère être un policier en civil.
Pendant le mouvement des Gilets jaunes en 2018, Vanessa est victime d’un tir de LBD. Elle perd la vue de son œil gauche. Six ans plus tard, elle raconte à StreetPress les séquelles physiques et psychologiques qu’elle a gardées.
En 2020 à Saint-Michel-sur-Orge, l’enfant avait été touché par un éclat de grenade de désencerclement lancée sur le tournage d’un clip sauvage en pleine rue. Il ne faisait que passer. Le Défenseur des droits recommande une procédure disciplinaire à l’encontre de trois policiers.
L’affaire Théo, emblématique pour certains des violences policières, avait été suivie d’une semaine de manifestations et d’émeutes urbaines, et avait ému jusqu’au plus haut sommet de l’État. Sept ans après, trois policiers vont comparaître devant la cour d’assises pour violences volontaires ayant entraîné une infirmité définitive. Le 2 février 2017, des images de vidéosurveillance montrent trois policiers en train de frapper le jeune Théo. Il tombe à terre. Un policier lui porte un coup de matraque qui va provoquer une grave déchirure dans la zone anale.
Dans l’arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel consulté par l’AFP, le parquet estime que « la condition de proportionnalité est remplie s’agissant de l’utilisation d’une arme » et que le policier pouvait donc tirer.
Selon l’arrêt, les policiers ont maintenu qu’un individu menaçait de jeter un objet sur les forces de l’ordre, même si celui-ci n’a jamais été retrouvé
Pour la première fois, la France est visée par une procédure auprès de la Cour Européenne des droits de l’Homme pour «acte de torture ou traitement inhumain» sur un manifestant. Si la France était condamnée, cela pourrait avoir un impact sur l’usage des armes policières en France et en Europe.
De la peur, des blessures béantes, des gémissements de douleur et le tonnerre permanent des explosions de grenades. On croirait lire un récit de guerre, mais ce sont des témoignages de choses vues et vécues en manifestation.
Extrait Philippe Payet avait expliqué avoir « tiré par réflexe » sur « une masse sombre » dans une rue sans lumière. Philippe Muller, alors procureur de Saint-Denis, avait ensuite estimé que plusieurs éléments laissent à penser que « le fonctionnaire qui a tiré n’a pas utilisé son arme à bon escient ». Il avait ouvert une information judiciaire. L’enquête confiée à l’inspection générale des services de la police nationale (IGPN) établira que le tir a été porté à un mètre du visage de l’adolescent, une distance beaucoup trop courte pour un tir réglementaire. (suite…)
Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2023, à Marseille, Abdelkarim Y. a été touché à l’œil par un tir de lanceur de balle de défense (LBD). Ce soir là, la révolte suite à la mort de Nahel, se déroulait dans le centre-ville.
Note de lecture Le 6 décembre 2018, un lycéen de 16 ans perd un œil du fait d’un tir effectué avec un lanceur de balle de défense (LBD) par un policier. Une manifestation de gilets jaunes avait fait quelques dégâts en ville. Puis des lycéens et lycéennes et d’autres personnes se sont avancés vers le lycée Jean Moulin de Béziers et ont jeté des pierres vers les policiers et policières et gendarmes présents. Ceux-ci et celles-ci ont envoyé des gaz lacrymogènes et donc tiré avec un LBD.
Extrait : Pour Politis, plusieurs blessé·es et mutilé·es par les forces de l’ordre racontent leur histoire et s’interrogent : comment survivre après les coups de la police ?
Extrait : Le sentiment d’impunité dans la police s’approfondit encore : alors qu’elle a récemment tué et mutilé pour maintenir l’ordre social et raciste, l’institution protège ses agents et réclame l’exception pour les criminels dans ses rangs.
Extrait : Faisons l’effort de penser contre nous-mêmes. De nous mettre à la place de l’Autre. En l’occurrence, des policiers de la Bac de Marseille qui ont laissé pour mort, dans la nuit du 1er au 2 juillet, le jeune Hedi R., dans une ruelle sans éclairage. Et particulièrement de l’un d’entre eux, le policier C.I., dont la Cour d’appel d’Aix-en-Provence vient de décider, jeudi 3 août, le maintien en détention provisoire.
Extrait : Pendant que les policiers se mettent en arrêt maladie pour obtenir les pleins pouvoirs, le bilan de la répression qui a frappé les banlieues entre le 27 juin et le 2 juillet dernier ne cesse de s’alourdir.
Extrait : Dans la nuit du 1er au 2 juillet, Jalil, 15 ans, a été éborgné à Chilly-Mazarin, en Essonne. « Les médecins m’ont dit que c’était un flashball. » Lui et sa famille ont porté plainte auprès de l’IGPN.
Extrait : Son témoignage est inédit. Ce jeune homme de 19 ans qui habite Montreuil, en Seine-Saint-Denis, a été éborgné après avoir reçu un projectile.
Extrait : Une enquête, confiée à la police des polices, a été ouverte après la plainte d’Hedi, ce jeune homme qui accuse quatre policiers de la BAC de Marseille de l’avoir tabassé début juillet.
Extrait : Dans les jours suivant la mort de Nahel M., Mohamed Bendriss, 27 ans, meurt après avoir vraisemblablement reçu un tir de LBD au niveau du thorax, selon les premiers éléments de l’enquête que «Libération» et «Mediapart» ont pu consulter. Une autre enquête a été ouverte concernant l’éborgnement, la veille, de son cousin Abdelkarim Y., 21 ans.
JEUNE HOMME ÉBORGNÉ À MARSEILLE LORS DES VIOLENCES URBAINES : LE DIRECTEUR DU RAID « COMPLICE », D’APRÈS LA PLAINTE DÉPOSÉE POUR « VIOLENCES VOLONTAIRES »
Extrait : Le jeune homme explique avoir été blessé par un tir de LBD dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, avant de perdre son œil. La plainte vise notamment le directeur du Raid et le directeur général de la police nationale.
Extrait : Après avoir été éborgné par un tir policier de LBD le 29 juin, au cours des affrontements liés au décès de Nahel, Mehdi vient de déposer plainte. Le parquet de Bobigny indique à Mediapart avoir ouvert ce jeudi une enquête préliminaire et saisi l’Inspection générale de la police nationale.
Extrait : Selon sa plainte, l’homme venait d’assister à la marche blanche en hommage à Nahel
Il aurait perdu l’usage de son œil à cause des forces de l’ordre. Un homme a déposé plainte contre X, lundi, à l’IGPN, la police des polices, accusant un policier de l’avoir éborgné avec un tir de LBD, à Nanterre (Hauts-de-Seine), le soir du 30 juin, après la marche blanche en hommage à Nahel, a indiqué son avocat ce mercredi.
SAINTE-SOLINE : « CE N’EST PAS EN PROCÉDANT AVEC UNE VIOLENCE AUSSI INOUÏE DE LA PART DES FORCES DE L’ORDRE QU’ON VA PARVENIR » À RÉCONCILIER LA POLICE ET LA POPULATION, POINTE LA LDH
Extrait : Dans son rapport sur l’intervention des forces de l’ordre à Saint-Soline le 25 mars, la Ligue des droits de l’Homme dénonce une « volonté délibérée de ne pas porter secours » aux blessés.
Extrait : Jeudi 29 juin dernier, en marge de la marche blanche pour Nahel, Virgil R. a perdu son œil gauche suite à un tir de LBD provenant des forces de l’ordre. Le jeune homme de 24 ans se trouvait seul rue de Craiova à Nanterre (92000). Alors que cet ancien militaire français était en train de rejoindre un groupe d’amis, il tombe nez à nez face à quatre policiers.