19/12/2025
Extraits
Nous subissons ici deux fouilles intégrales par semaine, ainsi que des fouilles de cellule, alors même que nous ne voyons personne du fait de notre isolement. Les fenêtres sont quadruplement grillagées — barreaux, caillebotis, double maillage — ce qui rend l’air absolument irrespirable dans les cellules.
Mais ce qui me pèse le plus, au-delà des conditions matérielles, c’est la dérive arbitraire de l’administration pénitentiaire. Aujourd’hui, j’ai été entendu dans le cadre d’un « débat contradictoire » — qui n’a de contradictoire que le nom — à propos d’une proposition de la direction interrégionale visant à me placer au Quartier d’évaluation de la radicalisation (QER). La décision sera prise par eux, et le plus grave est que les documents cités pour motiver cette mesure, issus de la procédure, ne me sont pas accessibles, malgré mes demandes répétées.
Imagine-t-on un procès en cour d’assises où l’avocat général accuserait et jugerait sur la base d’éléments dont l’accusé et son avocat n’auraient même pas connaissance ? L’Ancien Régime n’est manifestement pas encore aboli dans le pays de l’administration pénitentiaire.






