En titrant sur « un homme travesti » plutôt que sur une agression transphobe, de nombreux médias n’ont fait que refléter un biais des sources policières sans s’interroger
Un policier de 33 ans a été jugé à Toulouse pour avoir frappé et menacé de mort un suspect menotté. Relaxé pour les menaces, il a été reconnu coupable des violences et condamné à trois mois de prison avec sursis.
La vidéo captée par les caméras de la faculté du Mirail, à Toulouse, est glaçante. Sur les images en noir et blanc, diffusées sur les écrans du tribunal correctionnel, deux jeunes de 16 ans sont menottés et assis. Un policier en profite pour s’acharner sur eux. Les coups de poing s’enchaînent. Le fonctionnaire frappe aussi avec les pieds. La séquence dure 2 minutes. Un deuxième policier soulève puis projette l’un des adolescents au sol avant de les libérer.
Toulouse, chambre des comparutions immédiates, janvier 2025 Andry M., presque 30 ans, est accusé de violences sur sa compagne, commises devant sa fille de 10 ans, ce qui constitue une circonstance aggravante.
Ce vendredi 24 janvier en pleine matinée, Bilal ou Thibault comme sa famille souhaite l’appeler, un père de famille âgé de 34 ans, est décédé à la suite d’une chute mortelle en scooter provoquée par la police au cours d’une interpellation. Un nouveau mort qui s’inscrit dans une longue liste de violences policières contre les habitants des quartiers populaires. Justice pour Thibault !
Le président ne s’intéresse pas à ces explications et lui demande brutalement quelles sont ses demandes en matière de mesures de sûreté. Un peu déstabilisé, il se borne à préciser que la famille ne veut effectivement plus l’accueillir. Retour de délibération : le tribunal ordonne une expertise psy et le renvoi de l’affaire. — Même si vous, vous ne l’estimez pas nécessaire, c’est le tribunal qui décide ! Une dame au premier rang pouffe, l’air de trouver ça bien envoyé. La greffière annonce que la prochaine audience se tiendra deux mois plus tard. Deux mois qu’Ousman F. passera à la prison de Seysses, puisque le président ordonne dans le même temps le maintien en détention. — En l’absence d’un portrait clinique de votre état, vous présentez un état de dangerosité tout particulier.
Aiden C. entre dans le box et s’assoit machinalement sur le banc. Le président le rappelle à l’ordre – « Levez-vous ! » –, et ajoute immédiatement, sarcastique : « Enfin si vous n’êtes pas trop fatigué ! » Le prévenu comparaît pour transport de stupéfiants dans le cadre d’un trafic. — Est-ce que vous travaillez ? — Non.
Après le démantèlement d’un vaste trafic de véhicules, qui aurait empoché 3 millions d’euros, le cerveau de l’opération demande sa libération sous contrôle judiciaire. Cet homme sera fixé sur son sort mardi 29 octobre. Mais les charges qui pèsent sur lui sont accablante, d’après l’enquête de la section de recherches de Toulouse.
Ce mercredi 16 octobre, une cinquantaine de policiers ont délogé les jeunes d’origines africaines qui se déclarent mineurs. Ils occupaient un immeuble de l’avenue de Grande-Bretagne depuis des mois.
De nombreuses personnes atteintes de troubles mentaux sont envoyées en prison après avoir été jugées en comparution immédiate. À travers deux récits d’audience, on revient sur cette question, qui croise la notion problématique de « dangerosité », la présence – ou non – d’expertise psychiatrique dans le dossier et l’illusion des magistrats que la prison peut être un lieu de soin.
En chutant, certains ont frôlé la mort. Bien des « écureuils » opposés à l’A69 craignent les gendarmes de la Cnamo, censés les déloger de la cime des arbres. Enquête sur une cellule jugée incompétente et dangereuse.
Un policier de 54 ans est renvoyé devant la cour criminelle de Haute-Garonne pour viols, atteintes sexuelles et attouchements. Des faits commis entre 2017 et 2018 au sein d’un commissariat de Toulouse.
Toulouse, chambre des comparutions immédiates, mai 2024. Ridah R. comparaît pour violences sans interruption totale de travail, en récidive légale. Avant d’aborder les faits, le président tient à poser une question préliminaire : — À la lecture du dossier, je m’interroge : vous n’êtes pas suivi sur le plan psychique ou psychiatrique ? — Je vais très bien ! Physiquement et mentalement ! Le président répète en souriant « Vous allez très bien… »,
Toulouse, chambre des comparutions immédiates, août 2024 Les deux garçons d’une vingtaine d’années qui comparaissent dans le box jettent des regards anxieux vers leurs familles. Ils sont accusés d’avoir été complices d’un trafic de drogue pendant un mois.
Toulouse, chambre des comparutions immédiates, juillet 2024 Nicolas P. est accusé de violences volontaires sans interruption totale de travail (ITT) sur sa compagne et de menaces de mort réitérées. La présidente résume les faits : les policiers ont été appelés par un ami du couple, paniqué, expliquant que Nicolas P. avait annoncé qu’il allait tuer tout le monde.
Toulouse, chambre des comparutions immédiates, mai 2024 Esteban B., 23 ans, comparaît pour avoir vendu 60 € de cocaïne et en avoir détenu chez lui une centaine de grammes en récidive. Il a reconnu les faits mais a refusé de fournir aux policiers le code de son téléphone. Le président résume : — En garde-à-vue, vous avez dit que c’était pour rembourser une dette.
Un homme de 29 ans a été pris en charge par les secours dimanche soir à Toulouse après une chute du 5e étage de la coursive d’un immeuble de Bellefontaine. Hospitalisé en urgence, il va mieux. Quand il est tombé, il essayait d’échapper à la police.
Vendredi 1er mars 2024, les occupants du gymnase Saint-Sernin, au centre de Toulouse, ont été évacués. Ils occupaient illégalement le site depuis plusieurs jours.
Rémy accuse deux policiers de violences très graves. Il est aujourd’hui en situation de handicap. L’IGPN reconnaît que les blessures sont consécutives à l’intervention policière mais l’accuse de s’être débattu et le parquet a classé l’enquête.
Extrait Arrêté lors d’une manifestation contre la loi des retraites le 6 juin dernier, il avait comparu libre devant le tribunal début juillet. Le compagnon avait été condamné à 10 mois de sursis, 5 ans d’interdiction de manif en Occitanie, et de lourdes amendes et des dédommagements pour les flics. Le 20 décembre, il a été arrêté dans un parc, par des flics en civil (l’ayant apparemment suivi à vélo) et qui lui ont annoncé un mandat de recherche le concernant. L’avocate qui avait défendu les flics lors du procès en juillet aurait dit qu’à la sortie de ce procès, elle a été bousculée et elle accuse le compagnon.
Extrait La jeune Comorienne, une femme menue aux ongles verts, restera muette. Elle n’aura pas l’occasion de venir témoigner à la barre. Considérant que la femme est née à Mayotte, le juge ordonnera finalement dans l’après-midi la libération du «père présumé». La petite fille, née à Toulouse l’été dernier et baptisée Princesse, a retrouvé Souleymane dans la soirée. Ce n’est pas un cadeau pour autant : l’ordonnance du tribunal précise que «l’intéressé a l’obligation de quitter le territoire français». Les sept autres recours de ce Noël au tribunal ont tous été rejetés.
Le 21 novembre, le tribunal administratif à ordonné aux jeunes du collectif AutonoMIE de quitter le bâtiment 4R3 avec seulement un mois de délai. En plein trêve hivernale, le tribunal laisse ainsi la voie libre à la présidence de la fac de demander une expulsion par les forces de l’ordre, alors qu’aucune solution de relogement n’a été proposée aux jeunes, et alors que beaucoup d’entre eux sont scolarisés.
Extrait Aussi formateur à l’école de police, il s’en est pris à une vingtaine de femmes, parfois d’anciennes élèves. Il était déjà suspendu par l’IGPN, le voilà condamné à de la prison ferme. Un policier, ancien formateur à l’école de police de Toulouse, a été reconnu coupable jeudi de harcèlement sexuel et de mise en danger de la vie d’autrui par le tribunal correctionnel. Il a écopé de trois ans de prison dont 30 mois avec sursis.
Extrait Alors que le massacre se poursuit à Gaza, avec à ce jour plus de 14.000 morts recensés, la répression continue en France contre les soutiens de la Palestine. Cette semaine, Gaëtan Gracia, militant toulousain à Révolution Permanente et à la CGT, a ainsi été convoqué à son tour par la police. En cause ? Des tweets de solidarité avec la Palestine considérés comme de « l’apologie du terrorisme ».
Contrairement à ce qu’affirme la présidence dans son message à la communauté universitaire, l’opération ne s’est pas déroulée « dans le calme » : l’expulsion a été particulièrement rapide et brutale. Pourquoi la présidence n’indique-t-elle pas qu’un périmètre de 100m autour du bâtiment avait été totalement bloqué par plus d’une centaine de policiers, dont la B.A.C. et la Police aux Frontières ? La préfecture avait-elle prévenu la présidence du déploiement de ce dispositif d’ampleur démesurée ? Pourquoi l’accès au périmètre a-t-il été refusé à la presse et aux associations d’aide aux réfugié⋅es ? Des personnes n’ont-elles pas été traînées de force hors du bâtiment sans pouvoir récupérer leurs effets personnels dont des médicaments ?
Extrait : Cet ancien formateur de l’école de police de Toulouse, brigadier chef qui était encore en arrêt maladie au mois de mai dernier, en est sa quatrième procédure judiciaire. Une vingtaine de jeunes femmes ont porté plainte contre lui.