24/11/2025

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Fournir sa photographie et ses empreintes quand on demande son passeport ou sa carte d’identité est plus lourd de conséquence que ce qu’on imagine. Ces données, qui sont enregistrées dans le fichier des « titres électroniques sécurisés » (TES) sont récupérées par la police par un contournement de la loi.

(…) Techniquement et légalement, un simple officier de police judiciaire ne peut pas avoir accès au fichier TES.

(…) La police n’interroge donc pas directement le fichier TES. Concrètement, elle contourne l’interdiction qui lui est faite de piocher dans le fichier TES en adressant des réquisitions à ceux qui y ont accès. Détournant la procédure, elle s’arroge ainsi un pouvoir de consultation du fichier qui lui est normalement interdit.

(…) Malgré cette unanimité, la pratique policière s’est installée, en contradiction totale avec l’esprit du cadre qui a créé le fichier TES. Cela démontre une fois de plus les limites, voire l’impuissance, du droit face aux obsessions de surveillance de l’État. Nous le constatons depuis toujours : dès que les autorités disposent d’une capacité d’obtenir des informations sur la population, cela leur brûle les doigts de l’utiliser pour identifier, contrôler, réprimer.

(…) Plutôt que d’empêcher un tel abus, c’est exactement le choix inverse qu’a fait le ministère de l’Intérieur en laissant prospérer ce détournement du fichier TES. Il l’a également volontairement facilité. En 2023, la loi de programmation dite « LOPMI » a assoupli le régime des réquisitions judiciaires, permettant « la remise de données relatives aux documents d’identité » sur la base d’une simple instruction générale

(…) Cette capacité de surveillance est aujourd’hui devenue un monstre, avec plus d’une centaine de fichiers de police aux périmètres toujours plus larges.

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24/11/2025

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Le 8 novembre 2017, trois opérationnels du GIGN («ops» dans le jargon) sont contrôlés par la police des frontières entre le Portugal et l’Espagne. Dans leur coffre : des centaines de grenades et d’explosifs en tout genre. En réalité, quelques jours plus tôt, ces gendarmes ont volé pour plusieurs tonnes de matériel militaire offensif, afin d’organiser un camp d’entraînement privé au Portugal.

(…) Combien de policier et de gendarmes conservent des armes de guerre chez eux ? Dans quel but ? À qui peuvent-ils les donner ?

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24/11/2025

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Le 23 mars 2023, à Rouen, une manifestante pacifique a perdu un bout de son pouce après un tir de grenade lancée par un policier. Le procureur qui a ouvert l’enquête, le même qu’à Sainte-Soline, n’a rien trouvé à redire au comportement des forces de l’ordre.

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