Depuis mars 2024, un habitant du Val-de-Marne affirme avoir été blessé aux parties génitales par un policier lors d’un contrôle routier. Après avoir recueilli les dénégations des agents mis en cause, le parquet de Créteil a classé sa plainte sans chercher à recueillir d’autres éléments.
Un policier armé et cagoulé qui fait exploser des ballons aux couleurs de la Palestine comme un sale gosse. C’est l’image glorieuse que nous ont offert les forces de l’ordre françaises samedi 21 juin. Plus de 100 policiers, une armada de voltigeurs, des dizaines de cars de CRS ont cerné la Bourse du Travail de Bobigny et ont tenté de perquisitionner illégalement le bâtiment syndical avant la manifestation contre l’industrie de l’armement.
Lors de la manifestation du comité Adama à Paris du 8 juillet 2023, quelques jours à peine après le meurtre de Nahel Merzouk par un policier à Nanterre le 27 juin, des policiers de la BRAV-M avaient violemment interpellé Yssoufou Traoré. Lors de cette scène d’une brutalité inouïe, Yssoufou avait subi un plaquage ventral, technique qui, comble de l’horreur, avait coûté la vie à son frère. Il avait alors été transféré à l’hôpital avec le nez cassé, un traumatisme crânien et de nombreuses contusions, avant d’être immédiatement placé en garde-à-vue.
Ce type de dispositif de répression, qui est désormais systématique à chaque moment de liesse populaire, ne sert qu’à générer du chaos et toujours plus de violences. Charges, colonnes de motards de la BRAV qui frappent au hasard, matraquages au sol, coups gratuits sur des personnes en fuite… Une véritable stratégie de la tension.
Ce 26 mai, deux policiers de la BRAV-M ont été condamnés à de la prison avec sursis pour avoir frappé et écrasé un manifestant avec leur moto, alors qu’un troisième a été relaxé. Une condamnation de nature exceptionnelle qui vient rappeler l’explosion des violences d’Etat face aux mobilisations sociales.
Cette vidéo le montre se dirigeant vers la foule et percutant l’observateur de ses deux mains, le faisant chuter au sol, au milieu des manifestants. Les juges ont considéré que l’action du policier était une violence volontaire. Pour Daniel. B, qui participe aux défilés du 1er-Mai « depuis six ou sept ans », il a clairement été visé parce qu’il était présent « en tant qu’observateur de la LDH, parce que j’étais en train de filmer l’action des forces de police ».
ILS AVAIENT ROULÉ À MOTO SUR UN ÉTUDIANT EN MARGE D’UNE MANIFESTATION : CINQ À DIX MOIS DE PRISON AVEC SURSIS REQUIS CONTRE TROIS POLICIERS DE LA BRAV-M
10 mois de prison avec sursis et l’interdiction d’exercer toute fonction publique pour le pilote de la moto, pour avoir roulé sur la jambe d’un manifestant et lui avoir donné un coup de poing. Cinq mois de prison avec sursis ont aussi été requis pour les deux autres policiers pour des faits de violences volontaires. Les trois fonctionnaires de police seront aussi jugés pour faux après avoir rendu des rapports erronés sur le déroulement de la soirée du 21 mars 2023.
« La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital », lance notamment un policier à Souleyman Adoum Souleyman.
Le professeur de philosophie révèle comment, par sa violence et sa stratégie de la peur, la BRAV-M cherche à criminaliser la contestation, envoyant un message clair : la politique est l’apanage des puissants. Un plaidoyer pour la défense du droit de manifester et un rappel essentiel du rôle de l’espace public en démocratie. En 2019, face à la gronde des Gilets jaunes, une brigade surgit à Paris : la DAR devenue la BRAV-M, Brigade de répression de l’action violente motorisée. Des duos de policiers à moto, héritiers des « voltigeurs » responsables de la mort de Malik Oussekine en 1986. Voici leur histoire.
Au cours de la manifestation de 2020, entre charges policières et mouvements de foule, Valentin B., qui documente le mouvement social, perd son enregistreur sonore. En allant le récupérer par terre sur la chaussée, il se retrouve face à une Brav-M composée de policiers de la 21e compagnie d’intervention, sorte de CRS de la préfecture de police de Paris. Le jeune homme ressort de son interpellation avec plusieurs hématomes et une plaie suturable au nez. Il est placé en garde à vue. Cinq policiers (dont les deux finalement jugés) lui reprochent de les avoir outragés et de s’être rebellé. Mais Valentin B. est relaxé lors de son procès : les vidéos que lui et son avocat ont rassemblées démentent la version des fonctionnaires.
Les faits remontent à une manifestation contre la réforme des retraites en mars 2023. Le journaliste Amar Taoualit avait alors été aspergé de gaz lacrymogène, puis repoussé brusquement par les policiers, avant de tomber à terre.
Le 13 décembre 2023, Ali F. décède dans un hôpital parisien. La veille, cet octogénaire a été percuté sur le passage piéton en bas de chez lui, avenue de Flandre, dans le nord-est de la capitale. Le véhicule qui l’a renversé et tué est une moto de police, conduite par le gardien de la paix Théo K., pilote de la brigade de répression de l’action violente motorisée, la Brav-M. Un peu moins d’un an plus tard, fin octobre 2024, l’enquête judiciaire a été classée «au motif qu’aucune infraction n’avait été suffisamment caractérisée par les investigations», a appris Libération auprès du parquet de Paris. Immédiatement après l’accident, le service de traitement judiciaire des accidents (STJA) réalise les premières investigations. Ce service dépend de la direction de l’ordre public et de la circulation, dont font également partie les policiers de la Brav-M.
Le 12 décembre 2020, à Paris, lors d’une manifestation contre la loi sécurité globale, plusieurs agents ont interpellé et blessé un homme, cassant son appareil photo et son micro. Ils ont ensuite porté plainte pour outrage et rébellion contre lui. Deux d’entre eux seront jugés pour violences lundi.
Un habitant du Val-de-Marne a saisi l’IGPN et porté plainte en avril, après la « palpation de sécurité » pratiquée par un agent de la Brav-M à l’occasion d’un contrôle routier. Le parquet de Créteil et la préfecture de police se sont emparés de ces faits, qui ont causé de graves séquelles.
13 heures, jeudi 5 septembre, la 14e chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, est remplie de journalistes. Tous s’y pressent pour assister au procès des policiers de la Brav-M, la brigade de répression de l’action violente motorisée, qui comparaissent pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « menaces de violences ». Les faits remontent au 20 mars 2023, en marge des manifestations nocturnes contre la réforme des retraites, lorsqu’une unité de la brigade interpelle à Paris un groupe de sept jeunes.
Au total, dix policiers sont cités à comparaître le 3 avril prochain. Un enregistrement sonore rendu public avait révélé des intimidations et des insultes de fonctionnaires de cette brigade motorisée à l’égard de manifestants, le 20 mars 2023, en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites, à Paris.
Après les faits, Ameer al-Halbi avait raconté qu’au moment des échauffourées en fin de manifestation, place de la Bastille, il avait pris « des photos de policiers qui étaient en train de frapper quelqu’un ». Quelques minutes plus tard, « les policiers sont arrivés » : « D’un coup, je me suis retrouvé au sol, je ne me suis pas rendu compte de ce qui s’est passé », expliquait-il.
Il est poursuivi pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » et pour « violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de plus de huit jours par personne dépositaire de l’autorité publique et avec arme ». Ce jour-là, il a fracturé le nez d’un journaliste syrien, Ameer Al-Halbi, à l’aide de sa matraque télescopique, et a frappé un étudiant effondré au sol, rue de la Bastille, à Paris. Des faits confirmés par une vidéo.
Nicolas Mayart du Media explique : «C’était dingue la répression de ce soir dans les rues de Paris. Des manifestants frappés au sol, des coups de poing au visage, des journalistes agressés et menacés: les BRAV et CI étaient en roue libre. Curieux de connaître les ordres de la préf’…»
Une situation inouïe : des hommes, venus équipés de gants de combat, de bâtons et de gazeuses, ayant agressé des personnes, ont ensuite pu se ranger tranquillement avec les forces de l’ordre qui, d’habitude, chargent et arrêtent le moindre manifestant jugé suspect. Police et extrême droite sioniste main dans la main.