Une cinquantaine de CRS sont intervenus devant Science Po à Strasbourg pour mettre fin au blocage de l’établissement par des étudiants. Ceux-ci s’opposent à un partenariat avec l’université Reichman en Israël
Comme lors du mouvement social des travailleur·euse·s du nettoyage, Luis Vassy, le directeur de Sciences Po, fait son timide et s’enferme dans son bureau. « Timide » lorsqu’il s’agit de discuter avec les étudiants·es ou le personnel mais beaucoup moins lorsqu’il s’agit d’appeler une douzaine de camions de CRS. Il aura mis moins d’une heure à donner l’ordre d’évacuer les occupant·es : « plus d’une centaine de policiers se sont dirigés vers le campus de St-Thomas. Lourdement équipés (lacrymos, casques, matraques et boucliers) ils ont peu après fait irruption dans l’établissement » relate les membres du comité Palestine dans leur post.
Cette intervention est « une réponse disproportionnée et sécuritaire », ont estimé deux étudiantes du Comité Palestine, qui regrettent par ailleurs l’absence d' »aide médicale » auprès des sept étudiants ayant entamé la veille une grève de la faim. (…) « La lutte du peuple palestinien, la solidarité avec ce peuple qui subit un génocide à gaza, il faut qu’elle continue à s’exprimer, c’est pour ça qu’on a continué à occuper ». (…) « La fermeté est, et restera, totale », prévient le gouvernement français au sujet de l’intervention policière de ce vendredi.
Le Premier ministre Gabriel Attal s’est voulu ferme, samedi 27 avril : « Il n’y aura jamais de droit au blocage, jamais de tolérance avec l’action d’une minorité agissante et dangereuse qui cherche à imposer ses règles à nos étudiants et nos enseignants », a-t-il déclaré. Peut-être a-t-il sous-estimé la capacité du conflit israélo-palestinien à électriser durablement l’université française.
La préfecture de police de Paris a interdit une manifestation prévue ce jeudi 14 mars au soir devant Sciences-Po Paris, en soutien aux étudiants qui avaient organisé une mobilisation propalestinienne dans un amphithéâtre de l’école.