Laissé nu toute une nuit sans nourriture et sur un simple matelas : un détenu de la maison d’arrêt de Druelle a déposé plainte à l’encontre d’une surveillante. Celle-ci est également poursuivie pour non-assistance à personne en danger dans un dossier de suicide d’un prisonnier en 2022.
Jugé pour viols et agressions sexuelles par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction, l’officier conteste les faits qui lui sont reprochés. (…) Dans le passé, le surveillant avait fait l’objet de poursuites disciplinaires en raison d’antécédents de harcèlement sexuel.
Incarcéré à la prison de Lutterbach, dans le Haut-Rhin, Teddy a tenté de se suicider après avoir subi des violences et des vexations de la part de surveillants en 2022. Jeudi 13 mars, le tribunal correctionnel de Mulhouse a condamné deux agents pour ces violences et des faux témoignages.
C’est en s’appuyant sur les vidéos de surveillance que le Parquet a requis, les images parlent d’elles-mêmes. Le 4 janvier 2024, deux surveillants dont un gradé, demandent à un détenu unijambiste et très défavorablement connu à l’intérieur comme à l’extérieur, de réintégrer sa cellule.
Lorsqu’on évoque des violences au sein de ce milieux, chacun pense naturellement aux détenus. Dans l’imaginaire carcéral, la violence n’émanerait que d’eux. Rarement de ceux qui les encadrent ou alors seulement dans le cadre d’une légitime défense. Et pourtant de nombreuses femmes qui travaillent dans les prisons françaises déclarent se sentir plus en sécurité avec les détenus qu’avec leur propre collègue. Viols, agressions, harcèlements sexuels. Une dizaine de femmes, surveillantes pénitentiaires, agent administratif, assistantes sociale ou conseillères d’insertion et de probation nous ont confié leur témoignage, leur histoire. Toutes racontent une mécanique infernale, une atmosphère de travail machiste et hyper sexualisée au sein de laquelle elles ne sont pas protégées. Une partie d’entre elle a accepté de témoigner face caméra dans l’espoir de faire changer les choses.
Les requérants soulignaient notamment une surpopulation carcérale importante (taux d’occupation de 227 % à la maison d’arrêt des hommes avec 126 personnes dormant sur un matelas au sol) générant un manque d’espace vital, d’intimité et des violences ; la vétusté des locaux et le manque d’équipements mobiliers ; la présence de nombreux nuisibles ; la mauvaise qualité de la nourriture ; les odeurs nauséabondes ; l’intensité exceptionnelle de la chaleur au sein des cellules ; les comportements de certains agents pénitentiaire et l’entrave à l’accès aux droits des personnes détenues, notamment étrangères ; l’absence de prise en charge médicale correcte et notamment des pathologies psychiatriques ; et les atteintes à la vie privée et familiale avec un accès restreint aux parloirs.