Devant une salle comble remplie de leurs collègues venus les soutenir, ils devaient répondre de violences par personne dépositaire de l’autorité publique et de port prohibé d’arme de catégorie B pour l’un, et de violence aggravée par deux circonstances pour le second.
« Trois victimes ont été identifiées dans son commissariat mais l’enquête aurait pu aller plus loin, il aurait fallu interroger ses proches, son ex-compagne, ce qui n’a pas été fait, déplore-t-il. L’IGPN avait demandé son renvoi pour agression sexuelle, ce que le parquet n’a pas requis. Par ailleurs, Sylvain M. a eu accès au dossier d’enquête administrative juste avant d’être convoqué pour sa garde à vue, ce qui normalement n’arrive jamais. Juste avant, on sait qu’il a téléchargé une application pour faire disparaître des messages. » L’avocat décrit sa cliente comme « extrêmement anxieuse » mais « combative ». Un expert lui a attribué 12 jours d’interruption temporaire de travail (ITT), relevant un « état anxio-dépressif ».
Alors que le procès-verbal écrit par les policiers dénonçait des violences de la part du Martiniquais, les messages laissent entendre l’inverse. Celui dont les blessures sont censées être les plus graves écrit par exemple : « Oui tkt jai la main gonfle pcq jai tapé le mec ». Un autre répond à l’un de ses contacts, qui s’inquiète de ses blessures : « J’ai rien ». Une blessure imaginaire qui lui a pourtant valu deux jours d’interruptions temporaires de travail (ITT). Mesurées en jours, les ITT permettent aux magistrats d’évaluer la gravité des violences qu’a subies une personne, et donc de fixer la sanction en conséquence. Les blessures subies par Michel Zecler lors de son passage à tabac sont bien plus graves, évaluées à 45 jours d’ITT. « En vrai, pas suffisamment, on n’a pas été méchant je trouve », commente pourtant par message l’un des policiers, en référence aux blessures du producteur.