RELECTURE : LA PRISON TUE
Dans la rubrique « Faits divers » de La République du Centre en date du 17 janvier 2024 (1), on apprend la mort récente d’un jeune de 24 ans retrouvé pendu dans sa cellule.
L’article, très bref, se contente de relayer les propos d’un syndicat de matons selon lequel « rien n’aurait pu laisser transparaître un tel drame ».
Autrement dit : la prison n’a rien à se reprocher.
Face à ce drame, toujours ce même syndicat se félicite de la bonne prise en charge du personnel qui a « fait preuve de résilience ». Alors ça va.
Le point de vue des matons, encore et toujours.
Il n’est question ni de la souffrance de la personne détenue avant sa mort (puisque selon l’article, en fait elle allait bien), ni de la douleur des proches, qui n’a de toute façon jamais sa place dans ce genre d’articles.
Le même jour, un homme de 26 ans se pendait au centre de détention d’Écrouves, où il était incarcéré. Une prison pour laquelle il faudrait, selon un article de l’Est Républicain (2), se féliciter que de tels faits « restent à la marge ».
Le 12 janvier, ces deux jeunes hommes étaient les 4e et 5edétenus à se suicider pour l’année 2024 qui vient à peine de commencer, selon le décompte du portail d’information sur les prisons Ban public qui recense les suicides et morts suspectes en prison. https://banpublic.org/
(1) E. P., « Un détenu du centre pénitentiaire d’Orléans-Saran se suicide dans sa cellule », La République du Centre, 17 janvier 2024.
(2) Stéphanie Mansuy, « Un détenu se suicide dans sa cellule », L’Est Républicain, 12 janvier 2024.