OISE : UN POLICIER DE LA BAC CONDAMNÉ POUR AVOIR MENACÉ DE MORT SA COMPAGNE AVEC UNE ARME

L’Union


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Note de lecture

Un policier de la BAC de Compiègne soupçonnait sa compagne d’infidélité. Le 18 juillet 2023, il rentre tard dans la nuit après avoir terminé son service. Sa compagne dort, il en profite pour fouiller dans son téléphone et s’aperçoit qu’elle a eu une longue conversation avec un homme. Une dispute éclate au cours de laquelle elle se heurte à un meuble. Puis le policier sort son arme de service et crie « Avoue ou je tire ! ». Elle se réfugie chez sa mère avec leur enfant.

Ce policier va alors rapidement porter plainte à la gendarmerie d’Estrées-Saint-Denis où il n’hésite pas à prévenir que sa femme va venir porter plainte mais que tout ce qu’elle dira sera faux. Il déclare aussi qu’elle a une maladie qui fait que les coups marquent très fort : il lui faut en effet expliquer les bleus qu’elle a aux bras. Dans la semaine qui suit , il lui envoie par SMS « Je te pulvériserai » pour la dissuader de porter plainte.

En août, elle a déposé une main courante, et pas porté plainte par peur des représailles. Elle a déclaré que les coups ont été portés par le policier. A leur domicile, les enquêteurs ont trouvé des armes non déclarées.

Au tribunal de Senlis, une dizaine de policiers sont venus soutenir leur collègue.

Celui-ci a déclaré que son arme n’était pas chargée et que sa compagne le savait. La procureur lui demande alors quel est l’intérêt de sortir une arme non chargée. Il dit aussi que sa compagne est tombée toute seule et qu’il ne l’a pas frappée et que ses dénonciations ne sont que des mensonges. La procureure déclare que cette affaire n’est pas une histoire de tromperie, mais d’ego.

Il a été condamné à 12 mois avec sursis, pour les violences envers sa compagne et la détention d’arme non autorisée. Interdiction lui est faite de contacter son ex-conjointe et il devra participer à ses frais à un stage de prévention des violences sexistes. Interdiction lui est faite également de porter une arme pendant un an. Tout cela sera inscrit sur son casier judiciaire.

Remarque de l’Anti-media

Comment comprendre que des policiers viennent soutenir un collègue qui est jugé pour une affaire de violence conjugale ? Qu’ils viennent soutenir un policier jugé dans une affaire de violence policière est déjà tout à fait inacceptable, mais là, faut-il comprendre que, pour eux, un policier doit bénéficier de la mansuétude de la justice et de la solidarité de ses collègues, quels que soient les actes qu’il a commis ?