« J’ÉTAIS TERRORISÉE » : LE POLICIER MUNICIPAL EST-IL ALLÉ TROP LOIN ? APRÈS UNE INTERVENTION MUSCLÉE, UNE CONDUCTRICE D’AUTOBUS TÉMOIGNE

La Dépêche


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Le 17 août 2023, à Saint Girons (Ariège) , Hélène, 53 ans, conductrice de car constate qu’une voiture vient de se stationner sur l’emplacement réservé aux bus où elle doit s’arrêter. Elle klaxonne donc plusieurs fois.
Arrivent Deux policiers municipaux qui …. signifient à Hélène d’arrêter de klaxonner. Celle-ci, estimant que le rôle des policiers municipaux est plutôt de demander à l’automobiliste mal garé de partir du stationnement des bus, leur demande de « faire leur travail » et ceci « sans insulte et sans que ce soit violent », précise-t-elle.

Puis, l’automobiliste fait une fausse manœuvre, il recule et heurte le bus, puis s’en va. Les deux policiers ne bougent pas. Hélène descend de son bus et court derrière la voiture pour relever le numéro de plaque. Elle crie ce numéro « pour s’en souvenir » dit-elle. Hélène dit qu’à ce moment, elle était « en stress et bourrée d’adrénaline »
L’un des policiers estime nécessaire d’intervenir de façon musclée. Il inflige à Hélène, une clé au bras droit, lui tord le poignet gauche et la plaque contre la voiture de police. Selon Hélène, il a pété un câble, gueulant « mais vous vous prenez pour qui ? Vous vous prenez pour qui ? » et voulant l’embarquer. Son collègue lui criait : « Mais arrête ! ». Il finit par lâcher Hélène qui se réfugie dans son bus et appelle le 17, terrorisée et en pleurs. A l’arrivée des gendarmes, elle retrouve son calme et part au centre hospitalier où on constate ses blessures.
Hélène souffre de « contusion de l’épaule droite avec impotence fonctionnelle totale » d’une contusion dorsale de 30 cm sur 40 et « un traumatisme psychique avec pleurs et anxiété ». Cela entraînant un arrêt de travail d’un mois dans un premier temps.
Elle a déposé plainte et a vu un médecin légiste qui a conclu provisoirement à une ITT pénale de 6 jours. Un mois plus tard, elle souffre toujours et est incapable de reprendre le travail : « Ça fait un ou deux jours que j’arrive à décoller un peu mon coude du corps, comment voulez-vous que je conduise un bus de 13 mètres ? Mais le pire, c’est que depuis un mois, je dors entre 2 heures et 4 heures par nuit et quand je descends à Saint-Girons, je suis complètement en panique. »
Une enquête a été ouverte. Le maire de saint-Girons, employeur des policiers municipaux n’a pas répondu aux demandes de La Dépêche.