VIOLENCES POLICIÈRES : LES «BEAN BAGS» UTILISÉS PAR LE RAID SONT PLUS DANGEREUX QUE LES LBD
résumé :
Les « bean bags », littéralement « sachets de haricots » sont des petits sacs de Kevlar contenant des billes de plomb.
Il existe deux types de cartouches de bean bag. Les «standards», sont censées être utilisées à une distance entre 10 et 50 mètres. Les «longues distances» elles, sont censées être utilisées entre 30 et 80 mètres. Pour que le point visé soit touché, il faut que la cible se situe à 10 mètres dans le cas des munitions standards, et à 30 mètres pour les munitions longues distances.
Les bean bags sont plus rapides que les balles de LBD, puisque, à 10 mètres, les munitions de LBD se déplacent à 75 mètres par seconde, tandis que, pour les bean bags, c’est 82 mètres par seconde pour les standards et 123 mètres par seconde pour les « longues distances ».
Une note blanche du Raid dit que le bean bag a remplacé les munitions Gomm Cogne (qui sont des balles de caoutchouc) parce que celles-ci auraient durci en vieillissant et seraient ainsi devenues perforantes, contrairement aux bean bags.
Toujours est-il que le 30 juin 2023, à Mont-saint-Martin (Meurthe et Moselle) Aimène Bahouh a été atteint à la tête par un tir de bean bag qui l’a plongé dans un coma dans lequel il est resté plus d’un mois.
Durant la révolte de l’été 2023, entre le 29 juin et le 2 juillet, des bean bags ont été utilisés à Lille, Marseille, Toulouse, Rennes, Lyon, Bordeaux. Des vidéos le prouvent et des douilles caractéristiques de bean bags ont été retrouvées. Or, à chaque fois, dans ces villes le Raid était déployé. Rappelons que cette unité est censée être utilisée face aux criminels armés, forcenés, terroristes, et autres preneurs d’otages.
Dans la note blanche du Raid citée plus haut, il est précisé que le bean bag «peut-être utilisé sur un spectre de missions très large», que ce soit «sur des interventions de nature antiterroriste» ou lors de «violences urbaines en outre-mer *»
Selon le Sicop (Service d’information et de communication de la police nationale), «ce type de munition peut être utilisé (par le Raid) car le Raid n’est pas mobilisé dans du maintien de l’ordre mais dans du rétablissement de l’ordre ». Mais cette différence entre «maintien de l’ordre» et «rétablissement de l’ordre» (ou «violences urbaines») n’existe pas dans les textes de loi. Dans le code de sécurité intérieure, ne figure que le « maintien de l’ordre » et, par ailleurs, ce code indique qu’en cas d’attroupement, policiers et gendarmes peuvent seulement utiliser, comme armes à feu, des grenades et leurs lanceurs ; ainsi que le LBD «si des violences ou voies de fait sont exercées contre eux ou s’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent», mais on ne parle pas de bean bag.
Remarque de l’Antimedia
Pour le rédacteur de cette note blanche, voici donc une arme de la police, une arme particulièrement dangereuse, qui serait plus destinée à être utilisée spécialement en outremer. Et il regroupe d’ailleurs les « violences en urbaines en outre mer » et les actes terroristes. Les populations d’outremer apprécieront !